Pesticides, travail forcé, logements insalubres... Des syndicats dénoncent les pratiques imposées à des fournisseurs brésiliens de McDonald's
Un rapport d'un collectif de journalistes brésiliens pointe par également des atteintes aux droits des salariés et à l'environnement qui concernerait les filières de production de viande de boeuf, de jus d'orange et de café.
La chaîne de fast-food McDonald’s est épinglée mercredi 30 mars par un collectif de journalistes brésiliens. Après une enquête de plusieurs mois, Reporter Brasil dénonce des violations et des manquements commis par des fournisseurs brésiliens de produits destinés au géant du fast-food. Le rapport de ce collectif pointe des atteintes aux droits des salariés et à l'environnement.
Reporter Brasil note notamment l’utilisation de pesticides, principalement liée à la production de viande de bœuf. Il est aussi question de travail forcé ou précaire, une problématique qui concernerait aussi les filières de jus d'orange et de café. Par ailleurs, toujours selon le rapport, de nombreux travailleurs hébergés par des fournisseurs de McDonald's vivent dans des logements sales, insalubres et surpeuplés.
Opposition autour du devoir de vigilance
Deux syndicats brésiliens et la CGT ont décidé de rappeler à la multinationale son devoir de vigilance vis-à-vis de ses sous-traitants. Selon une loi adoptée en 2017, toute société qui emploie deux années consécutives "au moins 5 000 salariés en son sein et dans ses filiales directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français, ou au moins 10 000 salariés en son sein et dans ses filiales directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français ou à l'étranger, établit et met en œuvre de manière effective un plan de vigilance".
"Le jeu de McDo est de se cacher derrière sa construction juridique pour dire que l'entreprise n’est pas concernée par cette loi. Ainsi, elle n’a pas à la fois à publier de plan de vigilance et à prendre de mesures puisqu’elle n’est pas soumise à cette réglementation", dénonce sur franceinfo Mohamed Lounas, conseiller Espace international à la CGT. "Tout l’enjeu de l’action que nous menons est donc d’amener McDonald’s à reconnaître les faits et à respecter les normes sociales les plus élémentaires", ajoute-t-il.
De son côté, McDonald's conteste certaines des accusations et rappelle que ses fournisseurs doivent respecter un code de conduite très strict. L'enseigne affirme également avoir pris des mesures pour lutter contre le travail forcé et la déforestation.
La branche française du groupe indique par ailleurs n'avoir "pas été informée du contenu de ce rapport" et ne pas être "en mesure de le commenter sur le fond", avant de préciser que "Ie respect des droits humains et la sécurité de nos fournisseurs sont des priorités absolues de McDonald’s en France", exigeant "les meilleures garanties en matière de lutte contre la déforestion, la préservation des droits humains et la protection de l’environnement". "Si malgré ces différents contrôles, des pratiques contrevenants à la réglementation en vigueur ou à notre cahier des charges étaient avérées, McDonald’s France prendrait immédiatement toutes les mesures nécessaires pour y remédier", conclut le géant du fast-food.
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