Résolution de destitution de François Hollande : c'est "une affaire de principe"
Une proposition de de destitution de François Hollande sera examinée mercredi 23 novembre à l'Assemblée nationale. Pour le député Les Républicains, Pierre Lellouche, à l'origine de cette initiative, cette proposition est "une question de principe".
Saisi par le député Les Républicains Eric Ciotti, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour compromission de la défense nationale après la publication d'un document "confidentiel défense" sur un projet de frappes françaises en Syrie. Un document obtenu par deux journalistes du Monde lors d'une série d'entretiens avec le chef de l'Etat.
Déposée par l'opposition qui dénonce une faute, une proposition de destitution de François Hollande va être examinée mercredi 23 novembre à l'Assemblée nationale. Pierre Lellouche, député Les Républicains de Paris et à l'origine de cette initiative, a jugé mercredi sur franceinfo l'affaire "gravissime". Selon lui, cette proposition de destitution qui a peu de chance d'aboutir "est une affaire de principe".
franceinfo : Pourquoi vouloir destituer le chef de l'Etat ?
Pierre Lellouche : En 40 ans de vie consacrés à la politique internationale, je n'ai jamais vu ça. Qu'un président de la République, chef des armées, en temps de guerre, une guerre qu'il a lui-même annoncée devant le Congrès du Parlement après les attentats de novembre 2015. Qu'est-ce qu'il fait ? Il reçoit des journalistes et ils partagent toutes sortes de choses graves. (...) C'est gravissime !
Votre résolution a peu de chance d'aboutir...
C'est une affaire de principe qui touche à l'effondrement de la fonction présidentielle. Quand on est le chef des armées, on n'est pas commentateur de l'actualité devant des journalistes qu'on reçoit en permanence. Si c'était une personne privée, un capitaine dans une unité, un diplomate, quelqu'un de nos services de renseignement qui avait fait le quart de la moitié de ce qui est dit, (…) c'est puni de 7 ans de prison et de 100 000 euros d'amendes.
N'y a-t-il pas une opération politique derrière votre initiative ?
Le président est couvert par l'immunité depuis l'article 68 de la Constitution. La procédure judicaire ne peut pas toucher le Président. (...) La seule procédure qui est possible pour marquer le coup, c'est de passer devant l'Assemblée nationale et de montrer que ce comportement est une faute par rapport aux devoirs de la fonction présidentielle. Quand le même Président va voir son amie en scooter avec un casque sur la tête, ça émeut la France entière, quand il fait ce genre de choses, alors qu'il est en charge des armées, tout le monde dit ce n'est pas grave.
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