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Canada : le maire de Montréal accusé de corruption par la justice

Sept mois après la démission de l'ancien maire Gérald Tremblay, son successeur, Michael Applebaum, a été arrêté lundi par la police et notamment accusé de "complot, abus de confiance et actes de corruption". Depuis plusieurs mois, la Belle province est secouée par une série de scandales de corruption organisée qui éclaboussent la classe politique.
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Christinne Muschi Reuters)

C'est
donc au tour de Micheal Applebaum d'être visé par l'enquête sur les multiples
affaires de corruption qui avait forcé l'ancien maire de Montréal à
démissionner
 de
son mandat le 5 novembre dernier. Arrêté lundi matin, M. Applebaum
est visé par 14 chefs d'accusation, dont "complot, abus de confiance et
actes de corruption dans les affaires municipales"
. Les faits reprochés remontent
à la période 2006-2011, avant qu'il ne soit maire de Montréal. Les accusations
portent "essentiellement sur l'obtention d'autorisations et d'appuis
politiques concernant deux projets immobiliers"
de son arrondissement, ont
indiqué les enquêteurs lors d'une conférence de presse.

Série de
scandales

Depuis un an, le Québec est secoué par une série
de scandales de corruption dans le milieu du bâtiment. Les enquêtes menées par
l'Unité permanente anti-corruption (UPAC) de la police et la Commission Charbonneau , mise en place pour faire la
lumière sur les systèmes de corruption dans le milieu du bâtiment et éclaircir
leurs liens avec le financement occulte des partis politiques, ont mené à une
série d'arrestations et des révélations sur un système de corruption,
impliquant des responsables politique, des entrepreneurs en bâtiment et la
criminalité organisée.  

Ce système, très rodé, consistait en appels
d'offres truqués. Les entrepreneurs qui décrochaient un contrat pour des
routes, des bâtiments publics ou d'autres infrastructures municipales,
reversaient une partie de leurs honoraires à l'administration de l'ancien maire
de Montréal et à la branche montréalaise de la mafia italienne qui "gérait "
ce système.

Enveloppes
et repas somptueux

Une organisation similaire a été mise au jour à
Laval, dans la banlieue de nord de Montréal. Le maire de la troisième ville du
Québec, Gilles Vaillancourt, a démissionné de son mandat avant d'être arrêté il
y a un mois et mis en examen pour "gangstérisme ".

Lors d'auditions à la commission d'enquête sur
l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la
construction, des chefs d'entreprises ont témoigné de menaces sérieuses s'ils
candidataient à un appel d'offre. D'autres ont reconnu avoir profité de
déjeuners somptueux, vu passé des enveloppes "brunes "
ou encore joué au golf avec tel membre présumé de la mafia montréalaise.

Mafia montréalaise

L'arrestation du maire de Montréal intervient
donc dans un contexte où pleuvent les révélations et les arrestations. Deux
autres personnes ont été arrêtées lundi : un ancien élu d'un
arrondissement de Montréal et un ancien haut-fonctionnaire de la ville. Selon Radio-Canada , ce
dernier a déjà été soupçonné d'avoir reçu des avantages d'un proche de la mafia
montréalaise.

La
Commission Charbonneau  rendra ses
conclusions en octobre 2013, deux semaines avant les élections municipales
québécoises. 

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