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Toronto : ce que l'on sait de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 10 morts

Dix personnes sont mortes et 15 autres ont été blessées, après qu'une camionnette a foncé sur la foule dans une des rues les plus fréquentées de la ville.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 5min
La camionnette blanche qui a renversé plusieurs dizaines de passants, le 23 avril 2018 à Toronto, tuant dix personnes, à l'arrêt dans la rue où s'est produite l'attaque. (CHRIS DONOVAN / REUTERS)

Le conducteur a semé la mort sur un kilomètre, avant de se rendre à la police. Lundi 23 avril, un homme de 25 ans au volant d'une camionnette a fauché des dizaines de personnes, dans le nord de Toronto (Canada). Dix personnes sont mortes et 15 ont été blessées, selon le plus récent bilan des autorités. Franceinfo fait le point sur ce drame.

Le déroulement des faits

"Vingt-cinq minutes d'horreur", décrit le Globe and Mail. A 13h26 (19h26 à Paris), la police reçoit un appel d'urgence. Des piétons ont été fauchés sur Yonge Street, une des rues les plus fréquentées du Canada. Une camionnette de location blanche lancée à vive allure, passe de la chaussée aux trottoirs, où déambulent de nombreux piétons sous le soleil à l'heure du déjeuner, et sur "près d'un kilomètre", selon le chef de la police, Mark Saunders. 

"J'ai d'abord pensé à une livraison, mais il allait très vite, sur le trottoir", a décrit Nana Agyeman-Badu, un chauffeur de taxi de 56 ans. Il a alors vu une femme se faire projeter contre un abribus, dont "les vitres éclatent en morceaux et s'effondrent" sur la victime, inconsciente, avant de se porter à son secours. Mais la camionnette a poursuivi sa course, "encore, encore et encore". Elle a renversé une bouche à incendie, des distributeurs de journaux. Le véhicule "écrasait tout, il a détruit un banc, (...) on peut voir exactement où il est passé à cause des traces de pneus", a décrit à la chaîne de télévision CP24 Jamie Eopni, un témoin. 

L'angle de Yonge Street et Finch Avenue, à Toronto (Canada). (GOOGLE MAPS)

A 13h52, un homme est arrêté près de la camionnette, dont l'avant est écrasé. Face à un policier, l'homme semble brandir un objet et demande à l'officier : "Tirez-moi dans la tête !" Il s'en débarrasse finalement, et le policier parvient à l'immobiliser et le menotter sans ouvrir le feu, comme le montre cette vidéo relayée par le HuffPost canadien. Le conducteur n'était pas armé, a indiqué la police.

Des ambulances et des véhicules de police ont rapidement été déployés et le secteur a été bouclé par les forces de l'ordre. Cette partie de la capitale économique canadienne "va être fermée pour plusieurs jours (car) l'enquête sera longue avec plusieurs témoins à entendre et beaucoup d'images de caméras de surveillance à regarder", a averti Peter Yuen, chef adjoint de la police de Toronto. "Ce tragique événement ne représente pas qui nous sommes (...) et mes pensées sont avec ceux qui ont été frappés", a déclaré le maire de Toronto, John Tory.

Le bilan

Après avoir initialement annoncé que 8 à 10 piétons ont été fauchés par la camionnette, sérieusement blessés, la police a diffusé, en fin de journée, un lourd bilan : 10 morts et 15 blessés, dont quatre dans un état critique et deux dans un état grave. Les corps des victimes, recouverts d'une couverture orange, étaient dispersés sur plusieurs centaines de mètres. La police poursuivait son travail d'identification tard lundi soir.

L'assaillant identifié

La police a identifié le chauffeur de la fourgonnette comme étant Alek Minassian, 25 ans, un résident de Richmond Hill, en banlieue nord de Toronto. L'homme était auparavant inconnu des services de police. Son interrogatoire est censé permettre de déterminer "le mobile exact" de son acte. 

"Cet acte semble clairement délibéré", a estimé le chef de la police de Toronto, Mark Saunders. Après avoir consulté les services de renseignement et "à partir de toutes les informations disponibles", le ministre de la Sécurité publique a estimé que ces "événements horribles" ne semblent "aucunement liés à la sécurité nationale". Laissant entendre implicitement qu'il s'agissait d'un acte isolé et qu'il n'était pas l'œuvre d'un individu dont les motifs seraient terroristes.

Selon la chaîne américaine NBC, qui cite plusieurs sources au sein des autorités américaines et canadiennes, la piste psychiatrique est privilégiée par les enquêteurs. L'agence Reuters affirme qu'il était, dans sa jeunesse, élève d'un lycée pour les élèves ayant des "besoins spéciaux", un terme utilisé au Canada pour désigner aussi bien les élèves ayant des difficultés d'apprentissage et de comportement que ceux souffrant d'un handicap physique.

Les sources de NBC affirment également qu'Alek Minassian avait participé à une discussion sur internet à propos d'Elliot Rodger, qui avait tué six personnes à Santa Barbara, en 2014, motivé par sa haine des femmes.

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