Canada : le pape François demande pardon pour les exactions commises par l'Église
Pendant plus d’un siècle, l’église catholique a géré des pensionnats dans lesquels les enfants étaient dépossédés de leur identité amérindienne. Lundi 25 juillet, le pape François a demandé pardon aux peuples autochtones.
Le visage grave, au son d’un chant traditionnel amérindien, le pape François arrive au cimetière de la tribu d’Ermineskin (Canada). À perte de vue, les tombes anonymes de centaines d’enfants, morts de maltraitance, dans l’un des nombreux pensionnats de l’horreur, géré par l’église catholique. Une prière silencieuse, avant une longue procession, symbole de pénitence. Devant une foule de natifs, le pape est venu demander pardon. "Je suis venu sur vos terres pour vous dire en personne mon chagrin, pour implorer le pardon de Dieu, la guérison et la réconciliation. Pour vous dire que je suis avec vous. Pour prier avec vous, et pour vous", a-t-il déclaré.
Programme d’assimilation forcée
Au début du XIXè siècle, l’État canadien met en place un programme d’assimilation forcé pour les natifs. Arrachés à leurs familles, les enfants sont scolarisés de force dans des établissements catholiques. Ils n’ont plus le droit de parler leur langue, doivent renoncer à leur identité. La violence, les viols et les maladies sont monnaie courante. "Ici, quand on était punis, on devait nettoyer les escaliers à la brosse à dents", se souvient Rose Miller, survivante du pensionnat catholique de Khamloops. Au moins 6 000 élèves seraient morts dans ces pensionnats. Pour justifier ces disparitions, les religieuses disaient que les enfants s’étaient enfuis. Les natifs réclamaient des excuses du pape, alors sa visite est un moment important. "On ressent enfin un sentiment de justice. C’est la condition pour parler de réconciliation", estime Wilton Littlechild, survivant d’un pensionnat catholique.
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