: Vidéo Des bélugas adoptent un narval égaré dans le Saint-Laurent, au Canada
Le narval a "trouvé des copains" et apprend désormais à se comporter comme eux, selon un biologiste.
Un narval solitaire, égaré à des centaines de kilomètres de son habitat habituel dans l'océan Arctique, s'est trouvé une improbable famille d'adoption. Un groupe de bélugas du fleuve Saint-Laurent, au Canada, l'a accueilli, selon une ONG québécoise de préservation des mammifères marins. "Il a trouvé des copains", a déclaré Robert Michaud, directeur du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM) de Tadoussac, à l'AFP. "Et ils le traitent comme s'il était l'un des leurs".
Le narval "chanceux" apprend à "être un béluga"
Les narvals vivent dans les eaux de l'Arctique, d'où le caractère exceptionnel de la présence de ce spécimen à des milliers de kilomètres au sud de son habitat. Le jeune narval a été vu pour la première fois avec les bélugas en 2016 et à nouveau en 2017. Une vidéo du narval en compagnie de sa nouvelle famille a finalement été tournée en juillet par les chercheurs du GREMM, grâce à un drone, ce qui leur a permis de mieux comprendre la dynamique du groupe.
La population de bélugas du Saint-Laurent est la plus méridionale de l'espèce dans le monde et est officiellement considérée en voie de disparition. Alors que les habitats du béluga et du narval se chevauchent dans une partie de l'Arctique et que ces deux espèces sont étroitement liées, il est rare de les voir interagir entre eux.
Les jeunes baleines ont tendance à errer et lorsqu'elles sont incapables de retrouver les leurs, ces créatures très sociales tentent de se lier d'amitié avec des bouées ou des bateaux, au risque parfois de subir des blessures mortelles causées par des hélices. Le jeune narval a été "chanceux" d'être accepté par les bélugas car ceux-ci "se retrouvent souvent dans des situations difficiles" en présence de cette espèce, a noté M. Michaud.
A cet âge, vers cinq ou six ans, les jeunes bélugas mâles socialisent et apprennent entre eux, nouant des liens qui les mèneront à l'âge adulte, ce que les narvals ne font pas. "Pour que ce jeune narval puisse maintenant survivre, il a besoin de contact avec les autres, il a besoins de copains", selon Robert Michaud. "Il apprend, dans les faits, a être un béluga", note-t-il en riant.
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