Candida auris, le champignon qui inquiète la communauté hospitalière : "Il faut augmenter le niveau d’hygiène"
Seulement deux cas ont été répertoriés en France pour cette levure résistante aux traitements classiques, qui peut être fatale aux personnes affaiblies.
"C’est inquiétant", estime le docteur Philippe Berthelot, à propos du Candida auris, une espèce de levure qui se propage dans le monde. Bien que deux cas seulement soient apparus en France, ce médecin hygiéniste au CHU de Saint-Etienne (Loire) appelle la communuauté médicale à la vigilance.
"Le risque, c’est qu’on ait des infections qu’on ne puisse plus traiter, à cause de champignons totalement résistants aux antifongiques", poursuit le médecin. Le champignon en question, le Candida auris, a été repéré pour la première fois en 2009, au Japon, dans l'oreille d'une patiente. Plus récemment, un patient de 90 ans, aux Etats-Unis, est décédé l'an dernier. L'inquiétude du corps médical est sérieuse car ce champignon résiste aux antibiotiques et aux désinfectants utilisés dans les hôpitaux. Plusieurs centaines de cas ont été recensés dans le monde, certains en Europe. "En Angleterre, avec 70 patients colonisés ou infectés, de 2015 à 2017", précise Philippe Berthelot.
Le gros problème de Candida auris, ajoute le praticien, c’est qu'il résiste aux traitements fongicides censés le détruire.
C’est un champignon qui survit très bien dans l’environnement hospitalier, notamment. Il peut contaminer des matériels médicaux partagés.
Philippe Berthelot, médecin hygiénistefranceinfo
Dans un cas rapporté par le journal américain New-York Times, il a fallu arracher une partie du plafond et du sol de la chambre d'un patient mort suite à l'infection pour éradiquer ce champignon. "Il faut augmenter le niveau d’hygiène", préconise Philippe Berthelot, pour qui les hôpitaux français doivent rester extrêmement vigilants. "Pour le Candida auris, ce sont des germes qui sont plutôt sur la peau. Sur l’hygiène des mains, c’est vraiment un point crucial de la prévention des infections associées aux soins, notamment avec les solutions hydroalcooliques", conseille-t-il.
En France, les deux cas répertoriés n'ont pas entraîné d'autres contaminations.
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