Faire revivre des stars disparues : les dérives de l'intelligence artificielle font polémique en Chine

Grâce à l'intelligence artificielle, des sociétés chinoises proposent des vidéos de célébrités décédées. Mais certaines familles de chanteurs et d'acteurs disparus s'insurgent contre ces pratiques nouvelles réalisées sans autorisation. De nombreux internautes en appellent, eux, au respect des défunts.
Article rédigé par Sébastien Berriot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Grâce aux nouvelles techniques, l'intelligence artificielle redonne vie à des stars disparues de manière virtuelle, comme l'acteur Qiao Renliang, à droite. (CAPTURE D'ECRAN WEIBO)

Au début de l'année, le chanteur et musicien taiwanais Bao Xiaobo, célèbre dans toute la Chine, fait réaliser une vidéo de sa fille de 22 ans décédée des suites d'une maladie. Les techniques de l'intelligence artificielle redonnent vie à la jeune femme de manière virtuelle. Dans une interview, en février 2024, le père explique sa joie d'avoir pu ainsi organiser le retour de sa fille.

La vidéo a rencontré un gros succès sur les réseaux sociaux et donné des idées à plusieurs sociétés chinoises spécialisées dans l'intelligence artificielle. L'une d'entre elles a ainsi redonné vie au début de l'année à la chanteuse Coco installée à Hong Kong et qui s'était donnée la mort l'été dernier à l'âge de 48 ans. Sur la vidéo, on peut voir la chanteuse parler et s'adresser à ses fans.

"Je ne suis pas encore parti"

Même chose pour l'acteur et chanteur chinois Qiao Renliang qui s'était suicidé à Shanghai en 2016 à l'âge de 28 ans. Au début de l'année, une société chinoise a recrée le personnage dans une vidéo. Sur les images on peut voir l'acteur parler et déclarer : "C'est moi, Qiao Renliang, je ne suis pas encore parti." 

Des images qui ont fait réagir le père du comédien. Dans une interview publiée mi-mars, il explique sa peine aprés avoir visionné les images de son fils, alors qu'il n'avait pas donné d'autorisation. Il  demande la destruction de cette vidéo, vécue comme "une cicatrice".

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes réagissent et dénoncent les pratiques de ces sociétés qui gagnent ainsi de l'argent en redonnant vie à des célébrités disparues. "Il faut des limites, et il faut respecter les défunts" témoigne un Chinois sur le réseau Weibo. "Seule la famille peut faire ce genre de chose", réagit un autre internaute. Mais, pour le moment, ce genre de pratique nouvelle n'est pas reglementée en Chine.

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