Des "Lennon Walls" fleurissent à Hong Kong contre le projet de loi d'extradition
Les Hongkongais attendent toujours le retrait du projet de loi d’extradition et continuent de multiplier les actions pour exprimer leur colère.
En parallèle, des marches et rassemblements de protestation contre le projet de loi d'extradition vers Pékin, un autre phénomène est en train de se répandre à Hong Kong : les "Lennon walls" ("Murs Lennon"). Ils sont apparus pendant le mouvement des parapluies en 2014 et s'inspirent du mur Lennon de Prague en République Tchèque. Ce mur où un graffiti du légendaire chanteur des Beatles a été apposé en 1980 et qui est devenu depuis un tableau noir pour toutes les revendications ou messages politiques.
À Hong Kong, pas de graffitis mais des papiers
La version hongkongaise du mur Lennon n’a pas recours à des graffitis, considérés ici comme du vandalisme, mais à des petits papiers que les Hongkongais se sont mis à accrocher par dizaines de milliers. Dans la vague du nouveau mouvement d’opposition au gouvernement, ces murs de mots se répandent un peu partout. "Oui c’est une question de responsabilité, parce que ce qui se passe à Hong Kong n’est pas bien et nous rend tristes. Faire cela nous fait du bien", témoignent deux adolescentes de 13 ans, Hei So et Tsien Lo.
La contestation va désormais au-delà de l'opposition à la loi d'extradition
Le conseiller de district Kevin Tsui du parti démocratique distribue feutres et carrés de papier aux passants. "On demande leur soutien aux gens qui passent, ils écrivent un petit mot et on le colle au mur. La plupart d’entre eux disent 'Allez Hong Kong !'"
Nous devons rester unis et nous battre pour ce que nous méritons à savoir la démocratie et la liberté et nous devons protéger notre état de droit à Hong Kong !
Kevin Tsui, un conseiller de districtà franceinfo
Alors que ces milliers de notes commencent à recouvrir des murs, des façades, des couloirs entiers ou des passerelles un peu partout à Hong Kong, y compris dans certaines cités dortoirs qui n’ont jamais participé aux mouvements politiques jusqu’à ce jour, les messages de ces petits papiers parlent désormais surtout de défendre les libertés de Hong Kong et la démocratie ce qui prouve que le mouvement de contestation actuel va maintenant bien au-delà du projet de loi controversé.
Mais ces initiatives ne plaisent pas à tout le monde. Des échauffourées ont eu lieu dans au moins trois quartiers différents après que ces murs ont été la cible d’attaques de groupes pro-Pékin. Plusieurs affrontements ont mal tourné et ont requis l’intervention de la police pour séparer les partisans et les opposants aux murs de petits papiers.
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