Hong Kong : deux nouvelles sculptures commémorant Tian'anmen retirées des universités
La veille, le "Pilier de la honte", qui commémorait la répression du 4 juin 1989, avait déjà été déboulonnée par l'université de Hong Kong.
L'effacement des sculptures en hommage aux victimes de la répression de Tian'anmen se poursuit à Hong Kong. Des œuvres de deux universités hongkongaises commémorant le mouvement prodémocratie du 4 juin 1989 ont été déboulonnées vendredi 24 décembre. Il s'agit de statue de la "Déesse de la démocratie", retirée de l'Université chinoise de Hong Kong, et d'un relief commémorant les événements de Tian'anmen enlevé de l'université Lingnan. La veille, le "Pilier de la honte" réalisée par le Danois Jens Galschiot, avait été retirée à l'université de Hong Kong.
L'université Lingnan a justifié ce retrait d'un relief commémorant les événements de Tian'anmen réalisé par le sculpteur Chen Weiming en affirmant avoir "examiné et évalué les éléments sur le campus qui peuvent présenter des risques juridiques et de sécurité pour la communauté universitaire". L'Université chinoise de Hong Kong a de son côté expliqué que le retrait de la "statue non autorisée" intervenait après une évaluation interne, ajoutant que les groupes responsables de l'installation de l'œuvre sur le campus en 2010 n'étaient plus actifs.
"Ils agissent comme des voleurs"
La "Déesse de la démocratie", une réplique de six mètres de haut de celle érigée par les étudiants manifestant sur la place Tian'anmen en 1989, était aussi un symbole du mouvement prodémocratie et une œuvre de Chen Weiming. L'artiste, basé aux Etats-Unis, a exprimé ses "regrets" et sa "colère", expliquant que l'université avait agi de façon "illégale et déraisonnable". "Ils agissent comme un voleur dans la nuit", a-t-il réagi, alors que les campus sont déserts pendant les vacances de Noël.
"C'est le contraire d'être propre et honnête... Ils avaient peur d'être exposés et de subir un retour de bâton de la part des étudiants et des anciens élèves"
Chen Weiming, sculpteurà l'AFP
Le sculpteur a assuré que son œuvre était un prêt, et qu'il engagerait une action en justice si elle était endommagée. Il a dit envisager de demander son renvoi vers la Californie, où il dirige le Liberty Sculpture Park.
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