Hong Kong : la loi sur la sécurité nationale a créé "une situation inquiétante" en matière de droits humains, prévient Amnesty
"La loi a affecté toute la société de Hong Kong et suscité un climat de peur, qui oblige les habitants à réfléchir à deux fois à ce qu'ils disent, à ce qu'ils tweetent et à la façon dont ils vivent", alerte un rapport d'Amnesty International mercredi.
Les droits humains menacés à Hong Kong. La loi sur la sécurité nationale, imposée il y a un an par Pékin, est à l'origine d'"une crise" sur le plan des droits de l'homme dans la ville, affirme Amnesty International dans un rapport, mercredi 30 juin.
Cette loi draconienne des autorités chinoises, qui vise à sanctionner "la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères" – des faits passibles de la prison à perpétuité – a radicalement changé le contexte politique et judiciaire du territoire.
"En un an, la loi sur la sécurité nationale a mis Hong Kong sur la voie d'un État policier et généré une situation inquiétante en matière de droits humains pour les habitants."
Yamini Mishra, directrice régionale d'Amnesty pour la région Asie-Pacifique
Pékin avait assuré que cette législation, qui ne devait concerner qu'une "infime minorité", était indispensable au rétablissement de la stabilité à Hong Kong, après les manifestations massives et parfois violentes qui avaient secoué l'ex-colonie britannique. Depuis, la police et le ministère public ont eu recours à cette loi pour empêcher toute forme de dissidence. Une atteinte aux assurances données par la Chine en 1997, lors de la rétrocession du territoire par le Royaume-Uni. À l'époque, elle s'était engagée à préserver les libertés fondamentales à Hong Kong.
Vers "un désert en matière de droits humains" ?
"De la politique à la culture, de l'éducation aux médias, la loi a affecté toute la société de Hong Kong et suscité un climat de peur qui oblige les habitants à réfléchir à deux fois à ce qu'ils disent, à ce qu'ils tweetent et à la façon dont ils vivent", pointe le rapport, publié une semaine après la fermeture du journal prodémocratie Apple Daily.
D'après les autorités, 117 personnes de 15 à 79 ans ont été arrêtées pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale. Amnesty, qui évoque "un large éventail de violations des droits de l'homme", craint qu'"à terme", cette loi "ne fasse de la ville un désert en matière de droits humains ressemblant de plus en plus à la Chine continentale".
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