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Le Parlement chinois adopte sa mesure sur la sécurité nationale à Hong Kong

Avant d'être dispersés par la police, des milliers de manifestants hongkongais étaient descendus dans la rue dimanche pour protester contre ce projet de loi, qui engage la reprise en main de la Chine sur la métropole financière.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'annonce de l'adoption d'une disposition sur la sécurité nationale à Hong Kong provoque, le 28 mai 2020, un tonnerre d'applaudissements, au Palais du peuple à Pékin (Chine), en présence du président Xi Jinping. (NICOLAS ASFOURI / AFP)

C'est un projet très controversé. Le Parlement chinois a adopté, jeudi 28 mai, à la quasi-unanimité, une disposition sur la sécurité nationale à Hong Kong, prise en réaction aux immenses manifestations et aux violences survenues en 2019 dans l'ex-colonie britannique. Le vote donne mandat au Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP) pour rédiger un projet de loi qui sera incorporé dans la mini-constitution de Hong Kong, contournant ainsi le vote du Conseil législatif local.

Cette loi devra "empêcher, stopper et réprimer toute action qui menace gravement la sécurité nationale, comme le séparatisme, la subversion, la préparation ou la commission d'activités terroristes, ainsi que les activités de forces étrangères qui constituent une ingérence dans les affaires" de Hong Kong, selon le projet qui avait été soumis à l'ANP. Le texte prévoit aussi d'autoriser des organismes relevant du gouvernement central à ouvrir à Hong Kong des antennes compétentes en matière de sécurité nationale.

"C'est la fin de Hong Kong"

Sans surprise, les près de 3 000 députés de l'ANP ont adopté la mesure, qui a déjà provoqué un regain d'agitation dans la région autonome du sud de la Chine. La disposition a enregistré 2 878 votes pour, 1 contre et 6 abstentions, a constaté un journaliste de l'AFP. L'annonce de son adoption a provoqué un tonnerre d'applaudissements, dans le cadre solennel du Palais du peuple à Pékin, en présence du président Xi Jinping.

A Hong Kong, les opposants démocrates dans le territoire affirment que la mesure ouvre la voie à une régression sans précédent des libertés. "C'est la fin de Hong Kong, a résumé pour l'AFP Claudia Mo, députée prodémocratie au Conseil législatif hongkongais. A partir de maintenant, Hong Kong sera une ville chinoise comme les autres." Des députés pro-Pékin estiment, de leur côté, qu'une loi sur la sécurité nationale va permettre de rassurer les investisseurs étrangers sur la stabilité après les manifestations monstres de 2019. Elle "aidera Hong Kong, sur le long terme, à se défaire de la violence et du chaos", estime Martin Liao.

Les Etats-Unis ont enclenché un processus de sanctions en réaction. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a laissé entendre mercredi que les Etats-Unis pourraient retirer à Hong Kong le statut commercial préférentiel dont elle bénéficie de la part de Washington.

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