Inondations en Chine : à Zhengzhou, des "routes effondrées", des habitants "sans électricité", un panorama de "cataclysme", décrit un expatrié français
"C'est à ce moment-là où on verra si les autorités vont réagir rapidement pour qu'il y ait des ressources pour tout le monde", a confié sur franceinfo Aurélien Diaz, expatrié français vivant à Zhengzhou (Chine).
Les inondations survenues à Zhengzhou, capitale de la province du Henan en Chine, peuplée de plus de 10 millions d'habitants, ont fait au moins 33 morts. Et même si la décrue semble amorcée, les dégâts "sont énormes", décrit Aurélien Diaz, un expatrié français, sur franceinfo jeudi 22 juillet. Également enseignant à l'Université aéronautique de Zhengzhou, il constate que les routes sont "effondrées", le bitume "fracassé". Et il craint désormais une pénurie d'eau et de nourriture.
franceinfo : Est-ce qu'en tant qu'habitant de Zhengzhou, vous avez été alerté avant le début de ce phénomène exceptionnel ?
Aurélien Diaz : Non, pas du tout. On a tous été surpris par les pluies diluviennes qui sont tombées sur Zhengzhou. Il est tombé en 2-3 jours ce qui tombe d'habitude en un an. Personne ne s'y attendait. Personne n'a pu prévoir cela. Je ne sais pas comment fonctionnent les autorités climatiques ici en Chine. Cependant, nous, on n'a pas été prévenus. Et puis, je pense que tout le monde a été pris de court. C'est quand même une catastrophe. Nous, on l'a vécue à la télé. J'ai vu la situation en Belgique et en Allemagne. On n'imaginait jamais que ça puisse nous arriver ici, en pleine ville. Nous, on a eu vraiment beaucoup de chance parce que ce jour-là, on n'est pas sortis. Donc on n'a pas été coincés dans le métro ou dans les transports en commun. Mais on a quand même eu peur quand les eaux ont commencé à monter devant chez nous.
Est-ce que tous les quartiers ont été touchés de la même manière dans cette très grande ville ?
Toute la ville a été sinistrée. Partout, les eaux sont montées à peu près à 1 mètre, 1,60 m, voire plus. Tout dépend de l'altitude. Mais il y a des dégâts partout et ces dégâts sont énormes, les routes cassées, les routes effondrées, le bitume fracassé. On n'a plus d'électricité. On a quand même de l'eau et du gaz, mais dans d'autres immeubles, c'est l'inverse. Certains n'ont rien.
"Plusieurs personnes se sont retrouvées dans la rue, bloquées à un endroit, à attendre que les eaux descendent. Les eaux sont descendues environ douze heures après."
Aurélien Diaz, un expatrié françaisà franceinfo
Et désormais, la décrue est amorcée ?
La décrue a été effectuée, mais il reste un quartier, dans lequel se trouve un hôpital, et où les eaux sont encore à un 1,60 mètre de hauteur. On est obligés d'y accéder en bateau. C'est très compliqué. Pour le reste, on peut voir tous les dégâts. A certains endroits, ils sont en train d'extraire l'eau des tunnels. C'est quand même une vision et un panorama de cataclysme. Et puis, la nourriture va commencer à manquer. L'eau va commencer à manquer. Donc, c'est à ce moment-là où on verra si les autorités vont réagir rapidement pour qu'il y ait des ressources pour tout le monde. Pour l'instant, on peut manger, on peut boire. Mais j'imagine que dans les jours qui suivent, ça va être un problème parce que l'organisation et les priorités sont tellement différentes. Les dégâts sont tellement énormes. Je ne sais pas si vous imaginez, on est dans une ville telle que Paris. Il y a peut-être cinq ou six immeubles qui n'ont plus d'électricité, donc je ne sais pas comment ça va se passer. Nous, là tout de suite, on va partir de la ville. Moi, je suis marié avec une Chinoise. On va aller dans ma belle-famille pour vivre cela d'un peu plus loin, d'autant que mon épouse est enceinte.
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