L'Union européenne veut envoyer des "observateurs indépendants" au Xinjiang où les autorités chinoises sont soupçonnées de persécuter la minorité ouïghoure
La Chine nie l'existence de camps en affirmant qu'il s'agit de "centres de formation professionnelle" destinés à éloigner les Ouïghours de la radicalisation islamiste.
L'Union européenne a proposé, lundi 14 septembre, à la Chine l'envoi d'"observateurs indépendants" dans la province chinoise du Xinjiang, où Pékin est accusé d'orchestrer une persécution de grande ampleur contre la minorité musulmane ouïghoure, a indiqué le président du Conseil européen, Charles Michel. "Nous réitérons nos préoccupations sur le traitement par la Chine des minorités au Xinjiang et au Tibet, ainsi que sur le sort réservé aux défenseurs des droits de l'Homme et des journalistes", a déclaré Charles Michel à la presse à l'issue d'une vidéoconférence avec le président chinois Xi Jinping.
"Nous avons demandé l'accès d'observateurs indépendants au Xinjiang", a-t-il ajouté. "La question des droits de l'homme doit faire l'objet d'une attention très méticuleuse, l'un des points importants aujourd'hui est la proposition de mener des visites" dans les régions concernées, a-t-il expliqué. Les Ouïghours, musulmans et turcophones, constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, une immense région de l'ouest de la Chine qui a notamment des frontières communes avec l'Afghanistan et le Pakistan.
Des "centres de formation professionnelle", selon les autorités
L'Union européenne, qui juge les mesures prises dans la région "disproportionnées" par rapport aux objectifs supposés de lutte contre le terrorisme, avait déjà appelé dans le passé à l'envoi d'observateurs, mais sans effet. Les États-Unis, comme d'autres pays occidentaux et de nombreuses organisations internationales, accusent Pékin de mener des persécutions à grande échelle contre les Ouïghours et d'avoir arbitrairement interné plus d'un million de musulmans du Xinjiang dans des camps.
La Chine dément ce chiffre et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle, destinés à aider la population à trouver un emploi afin de l'éloigner de la tentation de l'extrémisme islamiste. Outre ces détentions massives, Pékin est également accusé de stérilisations forcées dans la région.
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