La tension sur les terres rares aboutit à une plainte contre la Chine à l’OMC
Pékin refuse d’en
exporter plus de 30.000 tonnes cette année. Les terres rares sont au centre d’une
bataille commerciale relancée aujourd’hui par une plainte conjointe des
Etats-Unis, du Japon et de l'Union européenne devant l’OMC.
Le secrétaire américain
au Commerce dénonce "des distorsions massives et des interruptions
dommageables de la chaîne d'approvisionnement de ces matériaux sur le marché
mondial ".
Présents dans tous les produits technologiques
Les terres rares, des métaux relativement abondants mais compliqués à extraire, sont 17. Et ils sont partout. Pas de filtres à particules sans cérium, de fibres optiques sans ytterbium ni d'écrans plats sans terbium. Les aimants des turbines d'éoliennes et les batteries des téléphones ou des véhicules électriques sont d'importants consommateurs de ces minéraux.
Le quota imposé pour la première fois l'année dernière par la Chine a provoqué une importante hausse des prix de ces matières premières. Le pays qui détient un tiers des réserves et 97% des capacités d'extraction a jusqu'ici refusé d'écouter les appels des autres puissance industrielles.
Une forme de préférence nationale
Un premier différend avait opposé la Chine et l'Europe en 2009 ) propos d'autres matières
premières (bauxite, zinc, coke, magnésium). L'OMC a tranché l'année dernière en faveur de l'Union européenne. En dépit de ce
précédent, "la Chine n'a fait aucun effort pour lever ses autres
restrictions à l'export. Cela ne nous laisse pas le choix ", juge le
commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht.
Avant même le dépôt
officiel de la plainte, la Chine a réagi. Les quotas sont "conformes aux
règles de l'OMC ", ils visent à "protéger l'environnement et permettre
un développement durable ", selon le ministère chinois
des Affaires étrangères. Pékin entend renforcer
l'utilisation des terres rares dans sa propre industrie.
Obama en première ligne
Les Etats-Unis prennent le sujet très au sérieux. Barack Obama a l' abordé dans une intervention télévisée : "Si nécessaire, je
prendrai des mesures si nos travailleurs et nos entreprises font l'objet de
pratiques illégales ". Jusqu'ici, les menaces de représailles n'ont pas fait ciller la Chine.
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