La Chine ratifie les conventions internationales interdisant le travail forcé
Pékin est accusé de soumettre la minorité musulmane ouïghoure à des travaux forcés. Cette ratification par la Chine était l'une des conditions imposées par l'Union européenne pour valider un accord d'investissement.
La Chine a ratifié des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui interdisent le travail forcé, mercredi 20 avril. Pékin est accusé de recourir à cette forme de travail dans la région du Xinjiang, où au moins un million de Ouïghours et de membres d'autres ethnies musulmanes ont été incarcérés dans des camps, d'après des organisations de défense des droits de l'homme. Pékin affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme.
La Chine faisait jusqu'ici partie des très rares pays qui n'avaient pas ratifié (en anglais) ces conventions de l'OIT, adoptées en 1930 et en 1959. L'Union européenne avait exigé que la Chine adopte définitivement ces textes pour entériner un accord d'investissement bilatéral, signé fin 2020.
La question du travail forcé inquiète la communauté internationale : en décembre 2021, les Etats-Unis ont adopté une loi interdisant l'achat de produits qui seraient issus du travail forcé des Ouïghours. En janvier, l'Assemblée nationale avait adopté à la quasi-unanimité une résolution qui qualifiait les violences perpétrées par le régime chinois à l'encontre des Ouïghours de "crimes contre l'humanité" et de "génocide". La Chine avait alors dénoncé "une diffamation et une stigmatisation délibérées (...) et une ingérence brutale". La Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, devrait d'ailleurs se rendre en Chine en mai pour une visite attendue de longue date.
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