: Vidéo Face à la Chine, Taïwan possède une arme de dissuasion : les semi-conducteurs
Face au géant chinois qui multiplie les démonstrations de force, Taïwan semble isolée sur la scène internationale. L'île convoitée par Pékin dispose pourtant d'un atout de poids : la production des semi-conducteurs qui équipent notamment nos smartphones. Une industrie stratégique dont le monde entier est aujourd'hui dépendant.
C'est sans doute l'endroit le plus stratégique de cette île qui résiste aux volontés de réunification de la Chine : la "Silicon Valley taïwanaise". Ici, à une heure de route au sud de la capitale Taipei, les usines ultra hi-tech se comptent par dizaines. Voici le siège de TSMC, le numéro un mondial des semi-conducteurs. L'accès est extrêmement contrôlé.
En choisissant d'investir dans ce secteur dès les années 1980, Taïwan a pris une avance que nul n'a réussi à rattraper. Les usines taïwanaises sont capables de graver à grande échelle des puces avec une précision de 3 nanomètres (3 millionièmes de millimètre). Vendues dans le monde entier, ces puces équipent nos voitures, trains, avions, réfrigérateurs, téléphones (90% des dernières générations de smartphones, toutes marques confondues)... plus moyen de s'en passer. Que ce soit en Asie, aux Etats-Unis ou en Europe, les plus grandes marques sont devenues ultra-dépendantes des semi-conducteurs taïwanais.
Un savoir-faire qui sert d'assurance-vie ?
Pour Taïwan, ce savoir-faire est devenu une sorte d'assurance-vie. "C'est de l'assurance anti-agression, confirme Pascal Viaud, un Français installé sur l'île et très bon connaisseur du secteur. Les Taïwanais parlent d'arme de dissuasion. S'il n'y a plus d'usine TSMC du jour au lendemain, ou si TSMC perd son savoir-faire, on ne sait plus fabriquer ça – mais aussi des armes, mais aussi des voitures, mais aussi l'ensemble de l'électronique mondiale."
Les Etats-Unis, entre autres, n'ont donc "pas du tout intérêt à ce que TSMC passe sous le giron chinois, [à ce que la Chine] maîtrise ces technologies-là du jour au lendemain, développe-t-il. Finalement, TSMC, ici, sert le reste du monde, dans cette position géopolitique un peu bizarre, mais qui arrange tout le monde".
Extrait de "Mourir pour Taïwan ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 1er septembre 2022.
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