Haut-Karabakh : "Conduire une population à quitter son foyer, c'est un crime grave", souligne la ministre des Affaires étrangères
"Conduire une population à quitter son foyer, c'est un crime grave", souligne en exclusivité sur franceinfo la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, face à la fuite en masse d'habitants du Haut-Karabakh. Selon les autorités arméniennes, 70 500 Arméniens ont déjà laissé derrière eux l'enclave qui vient d'annoncer sa dissolution après 30 ans de rêve séparatiste.
L'Azerbaïdjan "doit être tenu pour responsable"
"Chacun peut observer que ces départs se produisent non pas de façon volontaire, mais après une opération militaire violente menée par l'Azerbaïdjan", souligne la ministre. "Nous ne retenons pas cette fiction présentée par l'Azerbaïdjan", ajoute-t-elle, alors que le ministère azéri des Affaires étrangères affirme que "les résidents arméniens quittent le Karabakh de leur propre gré".
Pour elle, "l'Azerbaïdjan, il faut le répéter, doit être tenu pour responsable de la situation générale qui conduit à ces départs massifs et doit être tenu responsable, aussi, du sort des populations arméniennes du Haut-Karabakh".
Augmentation de l'aide humanitaire
Quant aux propos du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, qui dénonce un "nettoyage ethnique", ils "montrent la gravité de la situation", pour Catherine Colonna. Toutefois, elle ne les endosse pas : "Je ne sais s'il faut reprendre cette expression, mais ce qu'il se passe en effet est extrêmement grave", déclare-t-elle.
"Aujourd'hui, la priorité bien sûr va à l'aide humanitaire", reprend la patronne du Quai d'Orsay. La France l'a "d'ailleurs considérablement renforcée depuis le début de l'année". "Nous en étions à deux millions d'euros par an [pour l'Arménie] et j'ai pris une série de décisions qui aujourd'hui montent cette aide à hauteur de douze millions d'euros", pointe-t-elle.
D'ailleurs, "un premier lot d'équipement est parti hier de Paris et doit arriver dans la journée à Erevan [la capitale de l'Arménie] pour aider au traitement par exemple des blessés", dans un "accident de station-service il y a quelques jours". "Il faut que la communauté internationale toute entière exige de la part de l'Azerbaïdjan le libre accès humanitaire au Haut-Karabakh et aux populations vivant dans le Haut-Karabakh", ajoute-t-elle.
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