Conflits, pandémie, chocs climatiques... L'insécurité alimentaire a atteint son plus haut niveau en 2020
En 2020, 155 millions de personnes dans 55 pays se trouvaient dans une situation de "crise" liée à l'insécurité alimentaire.
Entre conflits, crises économiques aggravées par la pandémie et événements climatiques, l'insécurité alimentaire aiguë a atteint en 2020 son plus haut niveau depuis cinq ans, avertit le Réseau mondial contre les crises alimentaires, mercredi 5 mai. L'an dernier, 155 millions de personnes dans 55 pays se trouvaient dans une situation de "crise" (phase 3 sur 5 de l'échelle internationale de la sécurité alimentaire) ou "pire".
C'est 20 millions de plus qu'en 2019, souligne un rapport annuel publié mercredi par ce réseau né en 2016, qui réunit l'Union européenne, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) notamment. "L'insécurité alimentaire aiguë ne cesse de progresser depuis la première édition du rapport", note le réseau. "Nous devons agir ensemble pour empêcher une détérioration supplémentaire de la situation", a déclaré le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, appelant à "s'attaquer aux causes profondes" de la faim.
Les conflits ont provoqué six des principales crises alimentaires en 2020
En 2020, plus de 28 millions de personnes dans 38 pays étaient ainsi plongées dans une situation d'"urgence alimentaire" (phase 4 ou pire), "proche de l'inanition". La République démocratique du Congo, le Yémen et l'Afghanistan sont particulièrement touchés. En outre, près de 133 000 personnes étaient dans une situation de "catastrophe/famine" (phase 5), au Burkina Faso, au Soudan du Sud et au Yémen.
Les conflits ont provoqué six des dix principales crises alimentaires en 2020, en République démocratique du Congo, au Yémen, en Afghanistan, en Syrie, au Nigeria et au Soudan du Sud. Ils constituaient la cause principale de l'insécurité alimentaire pour 100 millions de personnes en 2020 (contre 77 millions l'année précédente). Pour 40 millions de personnes, les crises économiques ont été les premières responsables (contre 24 millions en 2019).
"La pandémie a exacerbé les vulnérabilités" des systèmes agricoles "à tous les niveaux", relève Dominique Burgeon, en particulier en Haïti, au Soudan et au Zimbabwe. Enfin, pour 15 millions de personnes, ce sont les "chocs climatiques" qui ont été la cause principale de leur insécurité alimentaire, soit nettement moins qu'en 2019 (34 millions).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.