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Activités limitées, très peu de restaurants, agent local obligatoire... Le guide du Petit Futé sur la Corée du Nord est sorti

La publication de ce guide peut surprendre, tant le pays de Kim Jong-un reste fermé. L'ouvrage est d'ailleurs très axé sur les sites et monuments officiels.

Article rédigé par Thibaut Cavaillès - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des touristes se photographient devant le palais des enfants Mangyongdae à Pyongyang, en Corée du Nord, le 26 juillet 2018. (ED JONES / AFP)

"Cela vous donne quand même l'impression de bien comprendre la réalité quand on vous interdit tout et qu'on ne vous donne simplement que des choses limitées à faire", explique à franceinfo l'éditeur du Petit Futé Dominique Auzias. Le guide du Petit Futé sur la Corée du Nord sort officiellement mardi 19 mars.

Il est possible que certains ne l'achètent que pour l'avoir sur l'étagère : c'est un ouvrage de 200 pages (assez peu par rapport aux autres), qui peut étonner. Il est plutôt axé sur l'histoire du pays et sur les sites et monuments officiels. En général, on parle de la Corée du Nord pour évoquer son programme nucléaire et ses relations avec les États-Unis, mais l'éditeur du Petit Futé se défend de toute provocation et assure que c'est pour répondre à une demande.

Des offres touristiques... limitées

Il n'y a pas plus de 16 hôtels et 13 restaurants référencés pour l'ensemble du pays. Ce guide le rappelle, les possibilités en Corée du Nord sont très limitées. Le guide a été tiré à 4 000 exemplaires, alors que le pays accueille peu de voyageurs francophones. Le ministère des Affaires étrangères français déconseille d'ailleurs de s'y rendre. Mais le Petit Futé parie sur la fascination que peut représenter le pays.

C'est comme si vous visitiez une centrale nucléaire : tout est interdit, sauf ce qui est autorisé.

Dominique Auzias

à franceinfo

"L'écosystème touristique est encore embryonnaire", reconnaît Dominique Auzias. L'expérience touristique est forcément particulière, tout touriste étant flanqué d'un agent local. "Vous êtes toujours avec un chauffeur, un guide, ou un interprète qui vous chaperonne et vous interdit de sortir de plus de dix mètres de l'itinéraire qu'il s'est fixé", raconte le cofondateur du guide.

Un pays "très vintage"

La Corée du Nord est un pays "qui a beaucoup de problèmes, donc très vintage, qui n'a pas changé pendant très longtemps et qui est comme un vieux film en noir et blanc", juge l'éditeur. Dominique Auzias décrit également des paysages "impressionnants", "assez uniques" et "très asiatiques". "Comme ceux que l'on voit dans les estampes de toute cette région de l'Asie, du Xian de Guiding au nord de la Chine, ou encore de la Mandchourie". Il y a aussi évidemment "des musées, des monuments et des choses assez atypiques".

On s'aperçoit que les guides des pays un peu fermés ne sont pas forcément achetés par des gens qui vont se rendre dans le pays.

Dominique Auzias

à franceinfo

"On a fait un guide de la Sibérie il y a plus d'une vingtaine d'années. Beaucoup de gens qui avaient lu Michel Strogoff voulaient savoir comment c'était, ce qu'on mangeait, quelle était l'histoire de ce pays", décrypte l'éditeur.

Pour Pyongyang, l'intérêt de recevoir des touristes, ce sont les devises étrangères avec lesquelles il est possible de payer. Pour le Petit Futé, c'est de vendre, même si Dominique Auzias n'est pas vraiment le meilleur VRP du pays de Kim Jong-un. "Mon dernier voyage en Corée du Nord était il y a une dizaine d'années, j'ai eu deux moments de bonheur : le premier quand je suis arrivé et le deuxième quand je suis parti, parce qu'au bout de 15 jours, il me tardait de quitter ce pays."

De façon même plutôt cynique, le guide estime que le plus d'un voyage en Corée du Nord est d'apprécier, à son retour en Europe, la liberté dont on y dispose.

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