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La grosse colère de Kim Jong-un
Le président de Corée du Nord vient de piquer une grosse colère contre les dirigeants d'une ferme d'élevage. Un énervement suffisamment visible et officiel pour que les fautifs puissent légitimement s'inquiéter de leur avenir...
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Une fois n'est pas coutume, le leader de Corée du Nord n'a pas montré aux médias sa face débonnaire et inspirée, mais un index vengeur agrémenté de vives réprimandes. Ce sont les employés d'une ferme d'élevage de tortues qui ont été les victimes de ce présidentiel courroux.
Doit-on rappeler que le président-dictateur nord-coréen se veut un homme complet, sachant tout faire, au savoir infini et à la sagesse légendaire ? Lorsqu'il visite quelque site que ce soit, (usines en tout genre, fermes, avions, etc), il donne des satisfecits et éclaire ouvriers et dirigeants de conseils forcément avisés.
Sauf que ça ne s'est pas passé comme ça cette fois-ci et que Kim Jong-un a «fortement critiqué les échecs de ses responsables qui mettent en lumière leur incompétence, leur façon de penser dépassée et leurs méthodes de travail irresponsables», a rapporté de son côté l'agence officielle KCNA. Déplorant la mauvaise gestion de cette ferme créée par feu son père Kim Jong-il, il a rajouté: «Les employés qui ne savent pas garder en mémoire les exploits (de son père) en tant que dirigeant ne peuvent accomplir leur mission de responsables de la production.»
Ces admonestations pourraient être anecdotiques, si le dirigeant nord-coréen n'était pas connu pour avoir, de façon régulière et assez imprévisible, la colère meurtrière.
Des précédents «folkloriques», mais pas forcément vrais
L'agence de renseignement sud-coréenne (la NIS) avait déjà annoncé en avril que le dirigeant de ce pays, l'un des plus hermétiques au monde, avait ordonné le passage par les armes de 15 responsables, dont deux vice-ministres, pour avoir mis en cause son autorité. Mais la NIS a une fâcheuse tendance à majorer les exactions du leader de Corée du Nord, voire de lui en prêter qu'il n'aurait pas commises. Ainsi, après avoir été taxé d'avoir occis son ministre de la Défense à coups de canon de DCA, l'affaire semble dans un deuxième temps nettement moins entendue (plus de DCA voire plus de ministre exécuté).
Dans le même genre, son oncle par alliance et officieux numéro deux du régime, Jang Song-Thaek, 67 ans, a brusquement disparu de la scène politique nord-coréenne en décembre 2013. Aussitôt, la rumeur a voulu qu'il ait été dévoré par une horde de chiens affamés. Mieux, Jang aurait été déshabillé et jeté dans une cage, avec ses cinq plus proches collaborateurs. Ensuite, 120 chiens, affamés pendant trois jours, auraient été lâchés pour chasser leurs proies jusqu'à ce qu'elles soient complètement dévorées. C'est ce qu'on appelle «quan jue», ou l'exécution par des chiens. L'opinion publique internationale avait été révulsée par tant de cruauté supposée. Et si le mode d'exécution aussi «folklorique» soit-il n'a jamais été confirmé, l'oncle a réellement disparu de la circulation.
Devant cette ire officielle, on comprend que les dirigeants et employés de cette ferme d'élevage ont franchement du souci à se faire.
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