Loi martiale en Corée du Sud : menacé de destitution, le président Yoon Suk-yeol s'excuse mais ne démissionne pas

L'Assemblée nationale doit se prononcer à 17 heures locales sur une motion de destitution déposée par les partis d'opposition.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol prononce une adresse à la nation depuis Séoul, le 7 décembre 2024. (SOUTH KOREAN PRESIDENTIAL OFFICE / AFP)

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a présenté ses "excuses sincères", samedi 7 décembre, pour avoir brièvement imposé la loi martiale dans le pays. A quelques heures d'un vote sur sa destitution au Parlement, il n'a toutefois pas présenté sa démission. Dans une courte adresse télévisée à la nation, Yoon Suk-yeol a annoncé qu'il confiera à sa formation, le Parti du pouvoir au peuple (PPP), le soin de prendre "des mesures visant à stabiliser la situation politique, y compris concernant [son] mandat".

"Je ne fuirai pas mes responsabilités légales et politiques concernant la déclaration de la loi martiale", a-t-il ajouté. Il a promis qu'"il n'y aurait jamais de deuxième loi martiale" s'il restait au pouvoir. "Je présente mes excuses pour avoir causé des craintes au peuple", a-t-il conclu, avant de s'incliner.

Des milliers de manifestants attendus samedi

Le chef du PPP, Han Dong-hoon, a affirmé samedi qu'"une démission anticipée du président [était] inévitable", l'exercice normal de ses fonctions étant selon lui "impossible dans ces circonstances". L'Assemblée nationale se prononce depuis 17 heures locales (9 heures à Paris) sur une motion de destitution déposée par les partis d'opposition. Une majorité qualifiée de 200 députés sur 300 est nécessaire pour démettre le président. Le PPP de Yoon Suk-yeol dispose de 108 députés et l'opposition de 192. Celle-ci a donc besoin de rallier à sa cause au moins huit députés du camp présidentiel pour l'emporter.

A l'issue d'une réunion dans la nuit de vendredi à samedi, une majorité de députés du PPP ont réaffirmé la ligne officielle selon laquelle ils rejetteront la destitution, alors que Han Dong-hoon avait demandé la "suspension rapide" du chef de l'Etat. Le chef du parti conservateur était visé par un des ordres d'arrestation lancés par Yoon Suk-yeol contre des dirigeants politiques la nuit du coup de force.

"Actuellement, le plus gros risque en Corée du Sud est l'existence même du président. Les seules solutions sont une démission immédiate (…) ou un départ anticipé par destitution", a déclaré samedi le chef du Parti démocrate, la principale force d'opposition. Samedi midi, une manifestation a réuni au moins 150 000 personnes devant le Parlement, tandis que d'autres sont prévues dans le centre-ville de Séoul.

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