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Crash du vol MH17 : l’attente insoutenable des familles

Depuis le crash de l’avion de Malaysia Airlines jeudi après-midi dans l’est de l’Ukraine, des familles et des proches des 192 victimes néerlandaises sont regroupés dans un hôtel près de l’aéroport d’Amsterdam. La compagnie aérienne a décidé de retarder leur départ vers les lieux de la catastrophe.
Article rédigé par Evelyne Chatelais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Un drapeau blanc pour marquer la présence d'un corps sur la zone du crash © Maxppp)

En plus du choc de l’annonce du crash aérien, les familles, amis et proches des victimes néerlandaises vivent au rythme des interrogations internationales autour des raisons de la catastrophe. Si l’hypothèse d’un missile renforcée par les convictions américaines prend le pas sur une cause accidentelle, il n'y a toujours aucune certitude sur les auteurs du tir potentiel. Le contexte douloureux est aussi aggravé par l’impossibilité de se rendre sur les lieux de la catastrophe.

Un départ souhaité mais sans calendrier

Selon la compagnie Mlayasia Airlines, l'heure d'accompagner les proches des victimes sur les lieux du crash, dans l'est de l'Ukraine n'a pas sonné.

"Nous avons décidé ce samedi, de ne pas le faire. Si nous allons à Kiev, avant d’arriver sur les lieux, il faudra huit heures et c’est une zone de guerre. Nous voulons assurer à nos passagers la plus haute sécurité, c’est notre sécurité absolue. La situation peut changer mais pour l’instant, c’est la guerre là-bas et c’es trop dangereux."

"La-bàs, c’est la guerre" ( Huib Gorber, vice président de la branche Europe de Malaysia Airlines)

Une zone ouverte à tous, sauf aux experts 

La compagnie aérienne ne fait pas d'allusion à la situation sur le périmètre du crash. Mais comment imaginer emmener des familles sur place, alors que des corps reposent depuis plus de 48 heures dans des champs, au milieu de débris calcinés ? Le site sur une surface de 20 kilomètres carrés n’était toujours pas totalement accessible samedi aux experts et observateurs. Des séparatistes pro-russes ont empêché certains d’entre eux de s’approcher de plusieurs zones. Des bénévoles venus de la région en revanche ont été vus samedi venir prêter main forte à des secouristes et des experts de Kiev.

"Un jeune homme d’une vingtaine d’années vient déposer un corps sur le bitume" (Antoine Giniaux, envoyé spécial de France Info)

 Des photos choquantes 

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a appelé samedi le président russe, Vladimir Poutine, "à prendre ses responsabilités " pour faciliter l’accès au site du crash. Des photos ont été publiées vendredi montrant des hommes armés exhibant des objets appartenant aux victimes, comme une peluche et des passeports, elles ont fortement ému Mark Rutte.

"J'ai été choqué par les images montrant les comportements totalement irrespectueux de certains, sur les lieux de la tragédie."

"Il est indispensable que la récupération des victimes soit rapidement organisée (Mark Rutte, Premier ministre néerlandais)

Les déclarations du porte-parole de la mission d’observation de l’OSCE samedi soir ne sont pas de nature à rassurer le Premier ministre néerlandais. Selon Michael Bociurkiw, certains "débris semblent avoir été déplacés ". Il a aussi fait état de "sacs de duty free ouverts " et de "débris apparemment brûlés ", mais reposant sur des sections du sol sans traces d'incendie. La catastrophe sans explication et sans recueillement sur les lieux a fait 298 victimes.  

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