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Egypte : le gouvernement démissionne... pour arranger Al-Sissi

Le gouvernement égyptien soutenu par l'armée a démissionné, à l'issue d'un conseil des ministres de 15 minutes. Le numéro un de l'armée, le maréchal al-Sissi y assistait en tant que ministre de la Défense. Pour pouvoir se présenter à la prochaine élection présidentielle, il doit démissionner du gouvernement et quitter l'armée.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Amr Abdallah Dalsh Reuters)

C'est une démission qui ne doit rien à une révolution. Le gouvernement égyptien a mis fin ce lundi matin à son mandat à l'issue d'un conseil des ministres d'un quart d'heure seulement. Le Premier ministre Hazem el-Beblawi a présenté sa démission au président par intérim Adly Mansour. L'information, dévoilée par le quotidien Al Ahram a été ensuite été confirmée de source officielle.

Mis en place peu après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi, le gouvernement a décidé "au vu des circonstances actuelles dans le pays de présenter sa démission ", explique le communiqué officiel. Auparavant, le Premier ministre avait pris soin de louer l'action de son équipe ainsi que celle de la police et de l'armée, qui réprime depuis l'été dernier les partisans du président déchu.

Prélude à une candidature al-Sissi

Cette démission sonne comme les trois coups du début de la pièce.Et la suite portera sur la candidature de l'homme fort de ce gouvernement à l'élection présidentielle prévue mi-avril. Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense, vice-Premier ministre et chef de l'armée, qui soutenait l'équipe en place, ne cache pas son intention de briguer la magistrature suprême. Mais pour être éligible, la loi lui impose de démissionner du gouvernement et de quitter l'armée ou de prendre sa retraite. Et le maréchal se voit dans la peau d'un retraité actif.

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