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Egypte : les manifestants s'attaquent à des bâtiments officiels

Les esprits se sont échauffés en Egypte ce vendredi, à l'occasion du 2e anniversaire de la révolution. Les manifestations ont tourné à l'affrontement au Caire et à Alexandrie. Plusieurs bâtiments officiels ont été pris d'assaut. À Ismaïlia, les locaux des Frères musulmans ont même été incendiés.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Asmaa Waguih Reuters)

Les affrontements entre policiers et manifestants avaient déjà débuté dans la nuit de jeudi à vendredi, aux abords de la place Tahrir, au Caire et devant le palais présidentiel à Héliopolis, dans la banlieue, à l'occasion de l'anniversaire de la révolution de l'hiver 2011. Cocktails Molotov, pétards, contre les barrages de police qui barrent l'accès aux bâtiments officiels, les heurts se sont poursuivis. Les ambulances ne cessant de faire des va-et-vient, alors que l'air de Tahrir est saturé de gaz lacrymogène. Bilan de ces heurts au Caire et dans le reste du pays : au moins 91 civils et 42 membres des forces de l'ordre blessés, selon un bilan du ministère de l'Intérieur.

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Les manifestants s'en sont pris notamment à des bâtiments officiels. À Ismaïlia, un groupe de jeunes protestataires a mis à sac les locaux des Frères musulmans, avant d'y mettre le feu.  D'autres ont attaqué le siège du gouvernorat, dans la ville et dans le Delta du Nil. Des bâtiments publics ont également été encerclés à Damiette et Kafr el-Sheikh. 

À Alexandrie, la deuxième ville du pays, neuf personnes au moins ont été touchées par des tirs de fusils à plomb, selon des sources médicales. Des milliers de personnes ont enfin défilé à Port-Saïd et Suez, où des manifestants ont jeté des pierres sur le siège du gouvernorat local. 

"Les gens veulent la fin du régime", dit un slogan

Les manifestants invoquent tous l'esprit et le souvenir de la révolution de l'hiver 2011 pour demander le départ du président Morsi. "Les gens veulent la fin du régime ", lit-on sur des pancartes. Régime qu'ils accusent d'être autoritaire et socialement injuste. 

Sentant la contestation monter, le président égyptien avait d'ailleurs anticipé, appelant dès jeudi la population à célébrer la révolution "d'une manière civilisée, pacifique, qui préserve notre nation, nos institutions, nos vies ". Les Frères musulmans de leur côté ont préféré se tenir en retrait et ont décidé de fêter cet anniversaire en lançant une campagne caritative en faveur des plus démunis.

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