La Biélorussie a agi "légalement" en déroutant l'avion, estime Loukachenko
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko s'est exprimé publiquement pour la première fois depuis le détournement d'un avion de ligne européen pour arrêter un opposant à bord.
Ce qu'il faut savoir
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a dénoncé, mercredi 26 mai, des "attaques" en réponse au tollé international suscité par le déroutage d'un avion vers Minsk, à bord duquel un opposant a été arrêté. "Nos adversaires de l'étranger et à l'intérieur du pays (...) ont franchi une multitude de lignes rouges, dépassant les limites de l'entendement et de la morale humaine", a-t-il dit, selon l'agence d'Etat Belta. Le leader biélorusse estime avoir "agi légalement", en assurant que l'avion a été dérouté pour une alerte à la bombe.
Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU attendue. Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra mercredi en milieu de journée une réunion informelle d'urgence à huis clos sur le sujet, ont annoncé à l'AFP des sources diplomatiques. Cette session qui devrait être virtuelle a été demandée par la France, l'Irlande et l'Estonie, ont précisé des diplomates.
"Sauvez-le, je vous en prie !" appelle la mère du journaliste arrêté. Depuis la Pologne où ils vivent, les parents du journaliste biélorusse Roman Protassevitch, arrêté après le détournement de son vol Ryanair contraint d'atterrir, appellent le monde à "le sauver". "Je demande, je supplie, j'appelle toute la communauté internationale à le sauver", lance Natalia, en larmes, lors d'un entretien avec l'AFP.
Reporters sans frontière porte plainte. L'ONG a annoncé mardi avoir déposé plainte en Lituanie contre le président biélorusse Alexandre Loukachenko pour "détournement à des fins terroristes", à la suite du déroutement d'un avion de ligne européen et l'arrestation d'un journaliste d'opposition qui se trouvait à son bord.
"L'absence de réaction de la Russie vaut caution." Pour le ministre des Affaires étrangères, le silence de Moscou au sujet du déroutement d'un vol pour arrêter un opposant "vaut caution". "Si d'aventure le président russe Vladimir Poutine voulait se démarquer du président biélorusse Alexandre Loukachenko, il le dirait. Au contraire, il semble bien qu'on banalise cet événement qui est un événement très grave", estime Jean-Yves Le Drian.