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En images Dans les profondeurs de la Méditerranée, des scientifiques étudient les gorgones rouges victimes du réchauffement des eaux

Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Lorenzo Bramanti est chercheur à l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer (CNRS) et spécialiste des forêts animales. Il cherche à comprendre comment, dans les profondeurs, les gorgones et leur écosystème pourraient survivre face au dérèglement climatique. (ALEXIS ROSENFELD / FONDATION 1 OCEAN)
Les scientifiques de la fondation 1 Ocean, en partenariat avec l'Unesco, cherchent à comprendre comment les gorgones et leur écosystème pourraient survivre. Pour ces espèces, l’océan pourrait agir comme un bouclier thermique et ses profondeurs constituer un refuge salutaire.

À l'aube de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15), qui se tiendra à Montréal au Canada du au 19 décembre, l'Unesco et la fondation 1 Ocean ont lancé un programme d’exploration scientifique des profondeurs de la Méditerranée. Ce programme, qui débute officiellement jeudi 1er décembre, consiste à aller étudier les gorgones rouges, ces étranges animaux, victimes du réchauffement des eaux.

Au cours de l’été 2022, les gorgones du bassin méditerranéen occidental ont connu un épisode de mortalité massif lié à des températures anormalement élevées. (ALEXIS ROSENFELD / FONDATION 1 OCEAN)

Appartenant à la famille des coraux, les gorgones forment de véritables forêts sous-marines, qui abritent de nombreuses autres espèces d’animaux. L’été 2022, avec des températures de l’eau supérieures de plusieurs degrés aux normales de saison, beaucoup d’entre elles sont mortes au large de la France, de Monaco, de l’Espagne ou de l’Italie.

Une gorgone a perdu une partie de ses tissus et l’on peut voir apparaître son squelette. (ALEXIS ROSENFELD / FONDATION 1 OCEAN)

C’est dans ces zones que l’expédition menée par le photographe et plongeur Alexis Rosenfeld va travailler, avec des scientifiques, pour répertorier les gorgones survivantes, notamment celles qui se développent en plus grande profondeur, au-delà de 30 m. "La forêt animale est répartie entre zéro et peut-être 200 m de profondeur ou un peu moins, indique Alexis Rosenfeld. Et nous, dans ce projet de recherche qu'on mène, c'est d'essayer de comprendre si ces forêts animales profondes, si ces gorgones sont autosuffisantes."

"Si dans un monde meilleur, si le climat allait un peu mieux dans quelques années, si les épisodes de réchauffement étaient de plus en plus éloignés, est ce que ces gorgones profondes pourraient recoloniser les parties supérieures ?"

Alexis Rosenfeld, photographe et plongeur

à franceinfo

Pour ce programme de recherche qui doit durer deux ans, les prélèvements seront réalisés par des plongeurs mais aussi par un robot sous-marin surnommé Lily. 

Le robot d'observation surnommé Lily permet à l'équipe de 1 OCEAN soit de repérer les plongées profondes, soit d'estimer la taille des gorgones en vu du prélèvement des échantillons. (ALEXIS ROSENFELD / FONDATION 1 OCEAN)

A la recherche des gorgones rouges en Méditerranée : le reportage d'Olivier Emond

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