L'Union européenne donne son feu vert pour une protection réduite du loup

Cette proposition doit encore être approuvée au sein de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage, avant une éventuelle modification de la législation européenne.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Deux loups sont présents au parc animalier Sainte-Croix à Rhodes (Moselle), le 18 janvier 2024. (DELFINO DOMINIQUE / HEMIS.FR / AFP)

La décision va dans le sens des éleveurs, malgré la levée de boucliers des associations environnementales. Les Etats membres de l'Union européenne ont donné leur feu vert, mercredi 25 septembre, pour abaisser le statut de protection du loup. L'UE veut passer d'une "protection stricte" à une "protection simple", qui permettrait de réduire plus facilement la population de loups quand elle sera jugée trop importante dans une région, via l'attribution de quotas de chasse.

La proposition a recueilli une majorité qualifiée à Bruxelles, lors d'une réunion entre les représentants permanents des Etats membres auprès de l'Union. Parmi eux, la ministre allemande de l'Environnement Steffi Lemke, membre du parti les Verts, a surmonté ses réserves : "La population de loups s'est tellement développée ces dernières années que cette décision" est "nécessaire pour les éleveurs", a-t-elle assumé.

Ce n'est toutefois qu'une étape : cette proposition doit encore être approuvée au sein de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage, avant une éventuelle modification de la législation européenne.

La population de loups augmente en Europe

Alors que l'espèce avait quasiment été éradiquée au XIXe siècle, la population de loups augmente à nouveau au sein de l'Union, avec environ 20 300 individus en 2023, dans 23 pays. Ce regain ne se fait pas sans heurts, principalement à cause des attaques contre du bétail, donnant lieu à des prises de position parfois enflammées entre partisans et opposants du carnivore.

A l'automne 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a elle-même perdu un poney tué par un loup dans sa propriété familiale du nord de l'Allemagne, avait plaidé pour abaisser le niveau de protection de l'animal.

Les associations environnementales sont, elles, montées au créneau à plusieurs reprises pour réclamer un maintien du statut actuel. L'assouplissement des règles est une "proposition politiquement motivée et qui n'est pas du tout fondée sur la science", accuse Sabien Leemans, chargée de la biodiversité au sein de l'ONG WWF. "La principale différence est que cela permettrait de chasser les populations de loups."

Les défenseurs de l'environnement plaident pour l'application de solutions "déjà existantes de cohabitation", comme la protection des troupeaux avec chiens de protection, des clôtures, ainsi que la mise en place de bénévoles pour la surveillance des troupeaux de nuit.

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