Cet article date de plus d'un an.

Les espèces invasives sont l'un des "facteurs directs de perte de biodiversité à l'échelle mondiale", selon un rapport

Le rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques s'appuie sur plus de 13 000 études de référence, synthétisées pendant quatre ans.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le bourdon européen, implanté par l'homme au Chili, est sur le point d'avoir la peau du bourdon de Dahlbom, une espèce sud-américaine, à cause d'un parasite qu'il héberge, selon un rapport publié le 4 septembre 2023. (STEPHANE VITZTHUM / BIOSPHOTO / AFP)

C'est une menace quasi invisible mais pourtant bien réelle : les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont au cœur du prochain rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l'équivalent du Giec pour la biodiversité, publié lundi 4 septembre. Très adaptables, ces animaux ou ces plantes, introduits volontairement ou non par l'homme, prolifèrent, supplantent ou chassent les espèces indigènes, allant jusqu'à en faire disparaître certaines et provoquant des impacts multiples, souvent insoupçonnés avant qu'il ne soit trop tard.

>> GRAND FORMAT. Biodiversité : quelles sont les espèces menacées près de chez vous ?

Les espèces invasives sont l'un des "facteurs directs de perte de biodiversité à l'échelle mondiale", avec le réchauffement climatique ou la pollution par exemple, rappelle l'IPBES, panel international d'experts réunis sous l'égide de l'ONU. Selon l'IPBES, "la menace croissante" qu'elles représentent "est généralement mal comprise"

Un "rôle majeur" dans l'extinction d'autres espèces

Pour évaluer et contrer cette "urgence immédiate", l'IPBES a synthétisé plus de 13 000 études, grâce au travail de 86 experts internationaux de 49 pays. L'organisme dénombre 37 000 espèces dites exotiques (introduites par l'homme sur un territoire) dans le monde. Parmi elles, un peu moins de 10% (3 515) sont considérées comme invasives, c'est-à-dire qu'il existe "des preuves" des "effets négatifs, et dans certains cas irréversibles" qu'elles provoquent, selon ce panel qui conseille la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB). Parmi ces ennemis publics, 6% sont des plantes, 22% des invertébrés, 14% des vertébrés et 11% des microbes. 

Les espèces invasives présentent une grave menace pour la biodiversité : elles jouent un "rôle majeur" dans 60% des extinctions et dans 16% des cas, elles en sont même l'unique cause. Leurs principaux méfaits sont de bouleverser les écosystèmes (27%), d'entrer en compétition avec les espèces indigènes (24%) ou la prédation (18%), selon l'IPBES qui alerte "sur les effets en cascade". Un exemple emblématique et récent : l'incendie meurtrier à Maui (Hawaï) a été alimenté en partie par des plantes importées pour nourrir le bétail, qui se sont propagées dans les plantations sucrières abandonnées.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.