Océans : protéger le maërl, le trésor de la rade de Brest
Essentiel pour l'homme, l'habitat marin est menacé, à l'exemple du maërl. Cette algue rouge, un trésor de biodiversité, est fragilisée par les mouillages des bateaux. Pour tenter d'y remédier, de nouvelles techniques d'ancrage sont mises au point.
La rade de Brest, dans le Finistère, ne livre pas immédiatement tous ses secrets. Il règne sous ses eaux une algue mystérieuse, invisible et méconnue : le maërl, une algue rouge calcaire. "On a un tiers des bancs de maërl en plutôt bon état, un tiers plutôt dégradé, et un tiers réellement détruit", explique Nazaré Das Neves Bicho, chargée de mission Biodiversité au Parc naturel régional d’Armorique (Finistère). L'algue a longtemps été ramassée pour améliorer les cultures. Cette pêche est désormais interdite dans la zone protégée. Quand des plongeurs prélèvent du maërl, c'est uniquement pour l'étudier et mesurer la biodiversité qu'il abrite.
Un nouveau système pour protéger le Maërl
Jacques Grall, chercheur à l’Institut universitaire européen de la mer, scrute le Maërl depuis 40 ans. Il est fasciné par cette algue, dont les fonds bretons sont particulièrement riches. "À la rade de Brest, il y a plus de 1 000 espèces animales qui sont associées au maërl, et plus de 100 espèces d'algues", assure ce dernier. Rigide et fragile, le maërl grandit d'un millimètre tous les trois ans et se brise facilement, notamment sous les dragues des pêcheurs, qui ratissent la rade de Brest pour prélever coquilles Saint-Jacques, praires ou pétoncles. Il est également menacé par les bateaux de plaisance au mouillage. Nicolas Samzun, fondateur de Temano, a imaginé un nouveau système, à base de caoutchouc. Il permet à l'algue de rester en place autour d'un point d'encrage discret.
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