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Trois questions sur l'Ostreopsis, cette microalgue toxique qui prolifère sur les côtes basques

La microalgue toxique Ostreopsis prolifère sur les côtes basques. Ces algues tropicales sont arrivées en Méditerranée il y a une vingtaine d'années. Elles ont provoqué près de 1000 intoxications sans gravité depuis 2021 sur la côte basque.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La microalgue Ostreopsis prolifère depuis une vingtaine d'années en Méditerranée. (CYRIL DODERGNY / MAXPPP)

Maux de tête, fièvre, irritation cutanée ou troubles gastriques : la microalgue toxique Ostreopsis est à l'origine de ces symptômes. Et prudence : elle prolifère sur la côte basque depuis plusieurs semaines, "et c'est un phénomène qui pourrait s'aggraver", prévient l'ANSES, qui publie un rapport ce mardi 20 juillet sur les conséquences de ces algues sur la santé humaine.

D'où viennent ces algues ?

Ces algues tropicales sont arrivées en Méditerranée, il y a une vingtaine d'années. Elles se propagent depuis 2018 sur la façade atlantique en France. Elles se développent " dans une eau entre 16 et 30 degrés (...) au fond de l'eau, soit sur des rochers ou sur des macroalgues ", décrit Carole Castatini, coordinatrice de l'expertise Ostreopsis à l'ANSES. "Elles vont se décoller de ces rochers et on peut les retrouver en surface sous la forme de petits agrégats marrons qui flottent ", poursuit-elle.

Quand elle a été repérée sur un site, elle réapparaît d’année en année. C’est pour cette raison qu'elle est déjà visible sur la côte basque dès cette fin juin. "Les températures élevées du printemps sont une des raisons qui pourrait expliquer sa prolifération ", analyse Carole Castatini.

Quels sont les dangers pour la santé humaine ?

Les toxines qu'elle produit sont à l'origine d'intoxications qui surviennent rapidement. "Il y a trois voies d'exposition, l'inhalation d'embruns lorsque l'on est sur la plage ou si on se promène le long du front de mer. L'exposition, le contact cutané lorsque l'on pratique une activité nautique comme le surf ou lorsque l'on se baigne et enfin l'ingestion de produits de la mer prélevés dans une zone proche de la prolifération", détaille la coordinatrice de l'expertise Ostreopsis à l'ANSES.

Les algues peuvent s'accumuler à la surface de l'eau et former des nappes marron. Elles peuvent provoquer chez l'homme l'apparition de légers symptômes grippaux ou d'urticaire, mais "ils disparaissent généralement au bout de 24 à 48 heures", tempère la scientifique. "Le seul signe distinctif de cette microalgue, c'est la sensation d'un goût métallique dans la bouche, sans forcément avoir ingéré de l'eau ", renchérit Carole Castatini.

En 2021, l'Anses a recensé 800 cas d'intoxication sur la côte basque, contre 200 à 300 cas pour des épisodes similaires en Italie. À ce jour, aucun cas mortel n’a été recensé et les personnes contaminées n’ont pas présenté de séquelles.

Comment limiter sa propagation ?

Les recommandations vont aussi bien d'une simple information au public " à une adaptation des postes de travail pour les professionnels ou une limitation des activités nautiques pour les personnes qui présentent déjà des troubles respiratoires ", conclut la coordinatrice de l'expertise Ostreopsis à l'ANSES.  

L’Anses recommande trois seuils d’alerte, avec d'abord un prélèvement hebdomadaire, puis entre 2 et 9 signalisations de contamination en 48 heures, il y a une alerte "prévention et sensibilisation des populations à risque", celles qui ont des problèmes respiratoires ou qui restent longtemps sur le secteur comme les MNS, puis enfin, en cas de plus d'une dizaine de contaminations sur un même site en 48 heures, le seuil d'alerte le plus haut requiert la fermeture temporaire des plages. Cette dernière mesure avait déjà été mise en place en août 2021 à Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Bidart, notamment. 

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