Le WWF accusé de financer des groupes paramilitaires "tuant et torturant des gens" en Afrique et en Asie
Le site d'info américain Buzzfeed révèle plusieurs exactions commises lors d'opérations antibraconnage menées par des gardes forestiers équipés et payés par l'ONG.
Torture, viols, décapitations... Dans une enquête fleuve, le site Buzzfeed (en anglais) accuse l'ONG WWF de "financer des forces paramilitaires brutales" qui ont "torturé et tué des gens" en Asie et en Afrique. Le média d'information américain révèle plusieurs exactions commises ces dernières années lors d'opérations antibraconnage menées par des gardes forestiers équipés et payés par l'organisation, notamment en Inde, au Népal, au Cameroun et en République centrafricaine.
Buzzfeed explique avoir enquêté pendant un an et réalisé une centaine d'entretiens avant de publier cet article. Documents à l'appui, le site internet affirme que l'ONG écologiste a fourni aux "forces paramilitaires des salaires, une formation et des équipements – y compris des couteaux, des jumelles de vision nocturne, du matériel antiémeute et des matraques".
Toujours selon cette enquête, "le personnel de terrain de l'association en Asie et en Afrique a organisé des missions de lutte contre le braconnage avec des troupes de choc connues pour leur brutalité, et a approuvé une proposition visant à tuer des intrus rédigée par un directeur de parc qui a présidé à l'assassinat de dizaines de personnes".
Le WWF ouvre une enquête indépendante
Peu après la publication de l'article de Buzzfeed, le WWF (Fonds mondial pour la nature) a indiqué qu'il allait ordonner une enquête "indépendante" chargée d'examiner ces allégations. "Nous avons des politiques rigoureuses conçues pour garantir que nous et nos partenaires protégeons les droits et le bien-être des peuples autochtones et des communautés locales dans les lieux où nous travaillons", écrit l'ONG dans un communiqué, demandant par ailleurs à Buzzfeed de partager ses preuves.
Tout manquement à ces politiques est inacceptable pour nous et, si l'examen révèle un manquement, nous nous engageons à prendre des mesures rapides.
WWFdans un communiqué
Ce n'est pas la première fois que le WWF est accusé de soutenir de telles pratiques. En 2017, l'ONG Survival International avait accusé des gardes forestiers financés par l'organisation de violations des droits humains "systématiques et généralisés" envers les Pygmées au Cameroun, en République démocratique du Congo et en Centrafrique.
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