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"C'est le flou total" : la gauche critique l'annonce par Emmanuel Macron du contrôle du prix de l'électricité

C'est l'un des engagements d'Emmanuel Macron, à la sortie du Conseil pour la planification écologique, lundi : une "reprise du contrôle du prix de l'électricité". Les députés de gauche se montrent sceptiques.
Article rédigé par Victoria Koussa, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale pendant une séquence de questions au gouvernement, le 18 juillet 2023. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

La promesse a été faite par Emmanuel Macron à l'issue du Conseil de planification écologique, réuni lundi 25 septembre : le président va annoncer, en octobre, les modalités d'une reprise du contrôle du prix de l'électricité, dans un contexte d'inflation et de prix qui restent élevés. 

>> Planification écologique : ce qu'il faut retenir de la prise de parole d'Emmanuel Macron

Les députés de gauche, eux, dénoncent un double discours : pour l'insoumise Aurélie Trouvé, le chef de l'Etat "n'avait qu'à voter avec nous la sortie du marché européen de l'électricité ! Ils [la majorité] se sont battus contre nous ! J'ai arrêté -et je pense que c'est le cas de la plupart des Français- de croire le marketing d'Emmanuel Macron." Même son de cloche chez le socialiste Arthur Delaporte : pour lui, le chef de l'Etat aurait dû "voter la loi qui a été portée par les socialistes et Philippe Brun à l'Assemblée nationale, qui visait justement à reprendre le contrôle de la production de l'électricité.

Les écologistes, pour leur part, veulent avant tout en savoir plus : quand, comment, pour qui ? "Il dit : 'On reprend le contrôle", mais c'est le flou total sur la façon dont il va le faire," déclare la députée EELV Eva Sas, qui redoute un effet d'annonce. Pareil pour sa collègue du groupe écologiste, Sabrina Sebaihi : "Il faut réguler les prix de l'énergie. Maintenant, on ne sait pas sur quoi ça va atterrir. Est-ce que ça va baisser la facture, ou est-ce qu'on va rester sur un prix tel qu'il est aujourd'hui, en se disant : on bloque à ce prix-là, on arrête et on voit comment ça se passe ?" Ces députés dénoncent surtout un "inventaire à la Prévert" à la place d'annonces fortes. 

"Le mécanisme est déjà trouvé", assure le ministère

Il faut que le choix de l'électricité soit aussi celui du pouvoir d'achat, explique de son côté le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier Runacher. C'est une question de confiance et de visibilité, selon elle, pour que les entreprises comme les particuliers prennent le tournant de l'électrique. Et l'Elysée insiste : nous avons une électricité pas chère, décarbonée, à 70% issue de notre parc nucléaire, il faut que ça se traduise sur la facture.

Sauf qu'EDF et l'Etat -désormais actionnaire de l'entreprise à 100%- ne sont pas d'accord sur la future fixation des prix de l'électricité, d'où ce coup de pression présidentiel et ce calendrier serré. "Le mécanisme est déjà trouvé" précise le cabinet de la ministre de la Transition énergétique. Reste à en préciser les modalités, voire à les faire accepter par des partenaires européens (à commencer par l'Allemagne) avec lesquels il est difficile de trouver un terrain d'entente sur une réforme du marché de l'électricité en Europe.

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