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"Reprendre le contrôle du prix de l'électricité ": entre l'État et EDF, chacun défend ses intérêts

Le président de la République, qui en dira plus sur le sujet en octobre, promet, dans des termes prudents, une reprise du contrôle des prix de l’électricité. La direction d'EDF y est en effet très opposée pour des raisons industrielles.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
EDF a été renationalisée le 8 juin 2023. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Le chef de l'État s’est bien gardé d’entrer dans les détails, tant le dossier est sensible sur les plans financier et industriel. L'objectif est de contrôler le prix de notre électricité pour qu’il soit "soutenable à la fois pour nos entreprises et les ménages, dans le contexte inflationniste". Jusque-là, rien de plus logique. Mais cette ambition se heurte à la bataille de chiffres qui oppose EDF et l’État. Chacun défend ses intérêts : politiques pour l’État, industriels pour EDF.

Une dette de 65 milliards d'euros et une transition à financer

Aujourd’hui, l'État impose à EDF de vendre à ses concurrents (les petits fournisseurs alternatifs), et à bas prix, l’électricité qu’elle produit. Baptisé ARENH, ce dispositif est censé limiter l’impact de la hausse des tarifs sur la facture finale des ménages. Mais cela représente un manque à gagner pour EDF, qui n’a pas besoin de cela. Le groupe doit faire face à un mur de dette qui s'élève à quelque 65 milliards d’euros, et doit investir massivement dans la transition énergétique (au moins 25 milliards d’euros par an). Les discussions sont tendues entre Matignon et le nouveau patron d’EDF, Luc Rémont, arrivé à la tête de l’entreprise il y a dix mois. Celui-ci bataille ferme et revendique le droit de pouvoir fixer ses prix plus librement, mais le groupe a été entièrement renationalisé en juin dernier. C'est donc l'État qui tranche.

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Mais la vraie question est de savoir comment les dizaines de milliards d’euros d’investissements nécessaires à EDF, notamment pour son parc nucléaire, peuvent être financés si le prix de vente de l’électricité est trop faible. Il faut à la fois valoriser la compétitivité industrielle et ne pas alourdir la facture des ménages. Pour les fins connaisseurs du dossier, c'est un grand intérêt de voir comment l'affaire va se terminer. Rendez-vous en octobre pour une première réponse. Nous verrons alors si les futures décisions engageant EDF relèveront d’un État stratège actionnaire, ou d’une nouvelle cosmétique politique de court terme.

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