Planification écologique : ce qu'il faut retenir de la prise de parole d'Emmanuel Macron
Il fixe comme objectif de "bâtir une écologie à la française", après avoir prôné dimanche "une écologie de progrès". Emmanuel Macron a réuni, lundi 25 septembre à l'Elysée, le Conseil de planification écologique. Entouré de la Première ministre, Elisabeth Borne, et de ministres parmi lesquels Bruno Le Maire, Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher, il a détaillé face caméra les grands axes de la "planification écologique" promise par l'exécutif, dont les détails étaient attendus de longue date. Le chef de l'Etat a revendiqué un projet "qui répond à un triple défi : celui du dérèglement climatique et de ses conséquences, celui d'un effondrement de notre biodiversité et celui de fin de l'abondance, de la rareté de nos ressources."
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Dans sa prise de parole, Emmanuel Macron a rappelé ou précisé de nombreux choix déjà annoncés, comme la sortie du charbon, repoussée à 2027, ou la production "sur le sol de France" d'un million de voitures électriques d'ici à 2027. Des mesures tournées vers l'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, de 55% à l'horizon 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Ce qui implique qu'elles baissent de 5% par an, tous les ans, entre 2022 et 2030. Si la politique climatique du président est régulièrement jugée "insuffisante", notamment par le Haut Conseil pour le climat dans son dernier rapport, le chef de l'Etat a défendu sa volonté de concilier "une ambition climatique avec plus de souveraineté, avec une stratégie industrielle et avec la création d'emplois". Voici ce que l'on peut retenir de ses propos.
Un nouveau calendrier de mise en œuvre des mesures
"Les prochaines semaines seront marquées par la déclinaison de tout ce que nous nous sommes dit", a assuré Emmanuel Macron lors de sa prise de parole. Une stratégie pour la protection de la biodiversité sera notamment présentée en octobre, et un plan sur l'adaptation est prévu pour décembre.
Emmanuel Macron a aussi promis d'annoncer, en octobre, une reprise du "contrôle du prix de notre électricité" pour qu'il soit "soutenable à la fois pour nos entreprises et pour nos ménages", dans un contexte d'inflation. Alors qu'une bataille de chiffres oppose EDF et l'Etat sur la future régulation de l'électricité, le président souhaite des tarifs "compatibles" avec les exigences de "compétitivité" et qui donnent "de la visibilité à la fois aux ménages et à nos industriels". Une stratégie de rénovation thermique des bâtiments dans le logement social doit aussi être lancée en octobre.
Les plans de décarbonation de 50 sites industriels prioritaires seront, eux, "signés fin octobre, début novembre". Période pendant laquelle sera également lancé un débat public sur le déploiement de l'éolien en mer. Le dispositif de leasing à 100 euros par mois, cette offre de location de voitures électriques promise lors de sa campagne, sera "révélé" en novembre. "Ce ne sera, pour l'année 2024, que quelques dizaines de milliers de modèles", a précisé le président, pour laisser le temps à la filière française et européenne de monter en puissance face aux modèles chinois. Enfin, une "loi de production énergie" sera annoncée en décembre.
Des COP dans chaque région "dès octobre"
"Nous voulons une écologie qui soit territorialisée", a défendu Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat veut s'inspirer du modèle des Conférences des parties (COP), qui réunissent des acteurs du monde entier tous les ans, pour le décliner en France au niveau local. Dès octobre, une Conférence des parties sera organisée "dans chaque région", détaille le plan actualisé du Secrétariat général à la planification écologique, consulté par franceinfo. "L'objectif de chacune des COP sera de définir régionalement les leviers d'actions permettant de s'inscrire dans les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre", peut-on lire.
"La maille régionale (...) sera responsabilisée. Nos communes auront un rôle très important à jouer", a fait valoir le président lundi, citant également "nos intercommunalités, agglomérations et les départements".
Une enveloppe de 700 millions d'euros pour les 13 "RER métropolitains"
Quelques jours après des précisions données sur le financement de la transition écologique, Emmanuel Macron a ajouté que l'Etat allait abonder à hauteur de 700 millions d'euros la construction de 13 RER métropolitains. "On a retenu 13 projets. Et [sur] ces RER métropolitains, nous engageons dès aujourd'hui 700 millions d'euros de l'Etat pour accompagner les projets", a promis le chef de l'Etat. "Dès octobre", les "contrats de plan Etat-région" seront signés dans ce cadre, a-t-il ajouté.
Un million de pompes à chaleur produites en France d'ici à 2027
La France devra produire "un million de pompes à chaleur" d'ici à la fin du quinquennat, a annoncé le chef de l'Etat, qui souhaite tripler le rythme de fabrication actuel. "Nous avons décidé (...) de développer une filière industrielle de production de pompes à chaleur", a-t-il revendiqué, les vantant comme "un formidable levier de substitution, beaucoup moins consommateur et émetteur" qu'un mode de chauffage classique. Un plan qui nécessite "de former en parallèle 30 000 installateurs", a déclaré le président de la République.
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