"On est mis devant le fait accompli" : des participants de la Convention citoyenne regrette le manque de concertation
Le projet de loi climat doit être présenté dans les grandes lignes aux députés et aux participants de la Convention ce lundi. Les citoyens, tirés au sort, estiment qu'ils n'ont pas été entendus et déplorent la méthode utilisée par le gouvernement.
C’est la dernière ligne droite pour le projet de loi climat issu des propositions de la Convention citoyenne. Lundi 6 décembre et mardi, les quatre ministres concernés doivent s’entretenir avec les citoyens et des députés pour leur dévoiler les grandes lignes mais le processus de concertation mis sur pied par le gouvernement est fortement critiqué par certains citoyens, qui appellent même au boycott.
Deux promesses non tenues, selon eux
Derrière la frustration et la colère de beaucoup de citoyens très engagés dans ce processus, il y a aujourd’hui le sentiment que l’exécutif est en train de lâcher les deux promesses qui ont fondé le pacte de confiance. Il y a d'abord le "sans-filtre" promis par le président de la République qui a été régulièrement démenti. Les participants à la Convention citoyenne se disent inquiets et laissés sans nouvelles depuis les derniers arbitrages, il y a une dizaine de jours.
La deuxième promesse non tenue selon eux, porte sur la méthode. Les rendez-vous de cette semaine ont lieu sans documents préparatoires. Selon William, installé à Nantes, cela ressemble plus à de la figuration qu'à de la co-construction. "Pour moi, il y a quelque chose qui cloche effectivement. On devait rencontrer les parlementaires selon un processus de co-construction avec des rendez-vous d'explications sur les mesures. Et là, finalement, les citoyens et les parlementaires vont se voir présenter les esquisses du projet de loi gouvernemental, déplore-t-il à franceinfo. On est mis devant le fait accompli, ce n'était pas sur ça qu'on s'était mis d'accord au départ."
La présentation des grandes lignes du projet de loi est la suite d’un lent mais persistant malaise. En octobre dernier les citoyens avaient écrit au président et une pétition avait été lancée par le garant de la Convention, Cyril Dion. Aujourd’hui, plusieurs citoyens envisagent de boycotter les réunions.
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