COP28 à Dubaï : "Il faut arrêter de croire qu'on va pouvoir continuer comme avant, sans changer", alerte la directrice de la Fondation européenne pour le climat

Pour Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat, "on a besoin d'un signal très clair" sur les énergies fossiles lors de la COP28. Elle assure que "le pétrole, le gaz, toutes les énergies fossiles", sont "l'éléphant dans la pièce qu'il faut traiter maintenant".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat, en novembre 2022. (JOSEPH EID / AFP)

"Il faut arrêter de croire qu'on va pouvoir continuer comme avant, sans changer, et en attendant un miracle technologique qui n'existe pas", déclare jeudi 30 novembre sur franceinfo Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat, une des architectes de l’Accord de Paris, signé en 2015 au terme de la COP21. La COP 28 a démarré ce jeudi aux Emirats Arabes Unis. Les discussions sont présidées par l'Emirati Sultan al-Jaber et lors de son discours d'ouverture, il a mentionné le rôle des énergies fossiles, très émettrices de gaz à effet de serre et déclaré : "nous devons trouver le moyen d'inclure la responsabilité des énergies fossiles".

Or, Laurence Tubiana estime que "toutes les solutions que le secteur des énergies fossiles propose, ça ne peut concerner qu'une toute petite partie des émissions". La directrice de la Fondation européenne pour le climat assure que "le secteur du gaz, du pétrole, et du charbon n'a pas envie de changer".
Pourtant, plaide Laurence Tubiana, "on a besoin d'un signal très clair" sur les énergies fossiles. "Si le signal est tiède", poursuit-elle, "cela voudra dire que le fait d'avoir fait cette COP à Dubaï n'aura pas été l'opportunité à laquelle on croit".

La directrice de la Fondation européenne pour le climat assure que "le pétrole, le gaz, toutes les énergies fossiles", sont "l'éléphant dans la pièce qu'il faut traiter maintenant". Interrogée sur les énergies renouvelables, Laurence Tubiana affirme que c'est un "très bon ratio à surveiller", mais que "pour l'instant il est quand même très négatif : même chez les compagnies les plus progressistes en matière d'énergies renouvelables, ce ratio est très faible", regrette-t-elle. "On est très loin du compte", poursuit Laurence Tubiana, qui parle de cette COP comme d'un "test", où "on ne pourra pas cacher ce sujet : c'est un moment de vérité pour ce secteur", veut croire l'experte.

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