COP29 : comment la Russie veut limiter ses objectifs d'émission des gaz à effet de serre
La tenue de la COP29 dans une puissance pétrogazière, en l'occurence l'Azerbaïdjan, a au moins le mérite de montrer les dissensions qui persistent sur la consommation d'énergies fossiles. Mardi 12 novembre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a estimé à la tribune que le gaz et le pétrole étaient un "cadeau de Dieu". Et la Russie, quatrième émetteur mondial de GES (gaz à effet de serre), empêtrée dans la guerre en Ukraine, ne semble pas prête non plus à se passer des énergies fossiles.
Pour la Russie, représentée par son Premier ministre Mikhaïl Michoustine, le réchauffement climatique est un enjeu. Mais l'invasion de l'Ukraine a infléchi sa politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle n'était déjà pas très volontariste, la nouvelle feuille de route présentée l'an dernier par Moscou a encore abaissé les objectifs. Depuis deux ans, l'État a stoppé tous les contrôles sur les entreprises. Officiellement pour ne pas les pénaliser, alors qu'elles sont frappées par les sanctions. Les associations environnementales comme Greenpeace ou le WWF, elles, ont été déclarées indésirables.
Et les enjeux climatiques sont aussi un terrain d'affrontement avec l'Occident, explique la journaliste russe Angelina Davydova, spécialiste de l'environnement : "La Russie tente d'élargir sa coopération avec les pays du Sud global en disant que nous avons besoin que notre propre programme climatique s'ouvre. Ce programme ne coïncide pas avec l'agenda occidental."
À Bakou, la délégation russe va même tenter de faire baisser ses émissions de carbone artificiellement, en présentant un rapport qui explique que ses forêts absorbent en fait plus de CO2 qu'on ne le pensait. La Russie espère ainsi s'éviter certains investissements écologiques coûteux.
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