"Je n'ai jamais vu ce genre d'attaques" : à la COP29, les scientifiques craignent un recul de la place de la science dans les négociations sur le climat

Alors que la COP29 se déroule jusqu'à dimanche en Azerbaïdjan, plusieurs experts déplorent la remise en cause de leurs travaux et une politisation de la science.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La COP29 se déroule à Bakou en Azerbadgian du 11 au 22 novembre. (AZIZ KARIMOV / GETTY IMAGES EUROPE)

Il reste jusqu'à vendredi 22 novembre pour trouver un accord à la COP29 de Bakou, en Azerbaïdjan. Le but est notamment de définir un objectif de financement d'aide aux pays en développement pour faire face à la crise climatique. La place du savoir scientifique dans les négociations fait partie des autres thématiques centrales de cette COP. Les près de 200 États réunis sous l'égide de l'ONU basent leurs discussions sur les rapports du GIEC, le groupe d'experts internationaux sur le climat, qui fait référence.

Mais depuis quelques jours, certains États tentent de minimiser leur place dans les futures négociations. Les scientifiques craignent désormais ouvertement que la place de la science recule lors des prochaines COP.

"Certains tentent de sortir la science des négociations" 

Dans les salles de négociations, les scientifiques observateurs sont interloqués. "Je n'ai jamais vu ce genre d'attaques envers la science", déplore Pamela Peterson, qui dirige un réseau de chercheurs, dont des glaciologues. La scientifique, qui participe aux COP depuis plus de 20 ans, voit des pays remettre en cause dans leurs formulations des consensus scientifiques.

"Il y a une politisation de la science, presque une tentative de l'édulcorer. Pour moi, certains tentent de sortir la science pure des négociations. Mais si on n'arrive pas à se mettre d'accord sur la base même du changement climatique, alors comment peut-on l'affronter ?", demande Pamela Peterson.

L'enjeu du rapport du GIEC

Pourtant, des États, qui préparent le prochain bilan de leur action climatique pour la COP de 2028, plaident pour ne pas prendre en compte le rapport d'évaluation du GIEC, attendu la même année. Selon ces pays, ce rapport arrivera trop tard. Une fausse excuse selon Marine Pouget, du réseau action climat : "L'Arabie saoudite et les pays pétroliers du Golfe ont tout intérêt à voir des données climatiques plus anciennes, puisque leurs émissions ne vont cesser d'augmenter. Pour eux, c'est plus utile d'avoir des données qui ont des chiffres plus bas que ceux qui seront publiés en 2028." 

Pour agir, dit-elle, il faut mettre à jour les données. Les chercheurs ont par exemple confirmé une accélération de la fonte des glaces depuis le précédent rapport du GIEC, en 2022.

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