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Vidéo COP26 : Barbara Pompili, "enthousiaste et lucide", presse les pays les plus pollueurs à agir

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Article rédigé par franceinfo
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La Chine, le premier émetteur de gaz à effets de serre, et la Russie figurent parmi les grands absents d'un accord phare conclu mardi par une centaine de pays pour contenir le méthane.

"N'oublions pas que la Chine, c'est notre usine à tous", a déclaré la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, mercredi 3 novembre sur franceinfo. Elle réagissait aux critiques faites à la Chine dans le cadre de la COP26 qui se tient depuis dimanche à Glasgow, en Écosse, en l'absence du président chinois Xi Jinping. "Ce qui se passe en Chine, c'est aussi la conséquence des délocalisations de nos usines", a-t-elle ajouté.

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Alors que le président américain, Joe Biden, a décrit l'absence de Xi Jinping, comme "une grosse erreur", Barbara Pompili a tenu à rappeler que "les négociateurs chinois sont là, les ministres sont là ou vont l'être, la Russie aussi, tout le monde est là". Elle a toutefois dénoncé "le mauvais signal symbolique" que représente l'absence du leader chinois et de son homologue Russe, Vladimir Poutine. "J'attends que tout le monde se rappelle que nous avons une urgence à agir, on ne peut plus détourner le regard de ce qui se passe au niveau de notre climat et des conséquences que cela va avoir pour tout le monde, a fortiori quand on est gros émetteur comme la Chine ou comme la Russie", a-t-elle poursuivi.

"Nous attendons, aussi, des États-Unis qu'ils fassent des annonces à la hauteur de leurs engagements, notamment sur les financements."

Barbara Pompili

à franceinfo

Selon elle, la réussite de cette COP dépendra de la capacité des plus gros pollueurs "à dire comment ils vont faire" pour baisser leurs émissions de gaz à effet de serre. "Cette pression internationale c'est le moyen de faire évoluer les pays grands émetteurs qui doivent améliorer leur feuille de route, c'est à cette aune-là que l'on verra si la COP26 est un succès", a insisté la ministre estimant que "le combat écologique est un combat où on ne peut pas se permettre de baisser les bras". "Cela bouge, il faut être enthousiaste mais il faut être lucide aussi car on n'y est pas", a déclaré Barbara Pompili.

Des annonces saluées par la ministre

Se qualifiant "d'enthousiaste lucide", la ministre de la Transition écologique s'est toutefois réjouie de certaines annonces qui étaient, selon elle, "impensables au printemps". "Les pays du G7 et la Chine se sont engagés pour ne plus financer de centrale à charbon à l'extérieur de leur pays, c'est un pas énorme, on est sur des millions de tonnes de CO2 évitées", a-t-elle précisé, ajoutant que la COP26 avait également déjà abouti sur des "engagements sur le méthane" et "sur la fin de la déforestation" de la part notamment de "pays historiquement déforestateurs", comme le Brésil. Par ailleurs, elle a tenu a rappelé que "l'Union européenne s'était engagée sur une baisse de 50% de ses émissions de gaz à effet de serre, un engagement très lourd et important en termes d'effet d'entrainement."

Concernant l'objectif pris par les pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an en faveur des pays en développement pour financer leurs actions de lutte contre le changement climatique, la ministre a assuré qu'il sera tenu : "On va y arriver en 2023". Selon elle, "il faut redonner confiance aux pays en développement" qui "souffrent" du réchauffement climatique. "La France est au-delà de ce qu'elle devait faire, au-delà de sa juste part, elle est à 6 milliards d'euros par an", a-t-elle ajouté.

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