Effondrement d'un glacier en Italie : "Impossible qu'ils aient survécu s'ils ont été emportés", confient les sauveteurs à la recherche de disparus
Les secours continuent les recherches dans le Nord de l'Italie après l'effondrement, dimanche 3 juillet, du glacier de la Marmolada. Au moins sept personnes sont mortes, huit sont blessées et 13 sont toujours portées disparues.
Les hélicoptères ont multiplié les rotations au-dessus du glacier de la Marmolada, dans les Dolomites, lundi 4 juillet, au lendemain de son effondrement sur des promeneurs. La catastrophe a fait au moins sept morts et huit blessés.
Une douzaine de personnes sont également portées disparues par leurs proches, même si leur présence sur place au moment où le glacier a rompu n'est pas confirmée à ce stade. Parmi les blessés, deux Allemands, un homme de 67 ans et une femme de 58 ans, se trouvent toujours dans un état grave.
"La situation est désastreuse"
Les secouristes n'ont pas encore pu rejoindre la zone sinistrée en raison des risques de nouveaux effondrements du glacier, mais les autorités promettent qu'elles n'arrêteront pas les recherches. Les corps retrouvés ont dévalé plus de 1000 mètres de pente. Certains ne sont pas encore identifiés. Équipés de drones équipés de caméras thermique et d'hélicoptères, les secouristes, qui espèrent localiser d'éventuels survivants dans la masse de glace et de roches éboulées, ont parfois dû s'arrêter face à de mauvaises conditions météo, et rester abrités au centre de la protection civile de Canazei, qui coordonne les secours alpins. La pluie les a ainsi empêchés d'inspecter les lieux autant qu'ils le souhaitaient à la recherche de disparus.
"La situation est désastreuse", concède Rafaele De Col, le directeur général de la protection civile du Trento, qui perd espoir d'heure en heure. "Il est possible que les portés disparus n'aient pas été emportés, mais il est impossible qu'ils aient survécu s'ils ont été emportés", assure-t-il, précisant que le glacier reste toujours fragile. Ce dernier présente trois fractures, ce qui est dangereux.
Un accompagnement psychologique
Près du centre de secours de Canazei, le long d'une rivière, une chapelle ardente est installée dans un stade de glace. Les proches et les familles entrent et sortent. Ils sont accompagnés par Adriana Mania, une psychologue d'urgence volontaire. "Il y a les victimes les plus impactées, les familles, mais aussi celles qui ont assisté à l'avalanche, car c'est un choc et un traumatisme", explique Adriana Mania. "Les témoins se sentaient impuissants, ils ne pouvaient rien faire, dans un telle situation c'est très difficile !" La psychologue et ses collègues sont aussi là pour prendre en charge les secouristes : "On est un peu plus entraînés entre guillemets, mais nous ne sommes pas des robots et on est tous concernés !"
Une confidence qui démontre aussi l'inquiétude chez les habitants de la Marmolada, surnommé "la reine des Dolomites", le plus grand glacier de ce massif montagneux du nord de l'Italie : "Personne ne m'a jamais parlé des dangers d'écroulement de morceaux entiers du glacier, mais seulement de petits morceaux qui pouvaient tomber... Mais en arriver jusque-là, c'était absurde de l'imaginer !" s'exclame Umberto, qui est né dans la vallée en contrebas du glacier.
Selon la protection civile, il faudra faire de plus en plus attention en haute montagne où ce genre de phénomène reste rarissime, bien que les éclairs, la foudre et les tempêtes sont bien plus fréquents qu'auparavant. La catastrophe, survenue au lendemain d'un record de température de 10°C au sommet du glacier, en pleine vague de chaleur précoce sur la péninsule italienne, est "sans aucun doute" liée à "la dégradation de l'environnement et de la situation climatique", a déclaré lundi sur place Mario Draghi, qui a exprimé son "soutien" aux familles des victimes.
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