Environnement : une équipe de scientifiques internationale va étudier comment le réchauffement climatique affecte les puits de carbone
C’est une plongée dans les effets en profondeur du réchauffement climatique. Une équipe internationale de scientifiques, pilotée par le Laboratoire français des sciences du climat et de l’environnement, va étudier pendant cinq ans la façon dont le réchauffement climatique affecte les puits de carbone, grâce au programme appelé Calipso, financé par la fondation Schmidt futures.
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Philippe Ciais est un spécialiste du carbone. Chaque année, au moment de la Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP), il présente le très attendu Global carbon project, qui permet d’évaluer les émissions de CO2 et le budget carbone qu'il nous reste pour tenter de limiter le réchauffement à 1,5° C. Avec Calipso, il devrait rajouter une pierre à cet édifice.
Le programme prévoit de mesurer la façon dont le réchauffement climatique et dont les événements extrêmes pèsent sur la capacité des océans, des forêts et des terres à absorber le CO2. Ces puits de carbone sont essentiels. Mais on ne mesure pas encore précisément tous les effets que le réchauffement peut avoir sur eux, explique Philippe Ciais.
"La bonne nouvelle, c'est que depuis qu'on émet du carbone, la nature continue d'en absorber en moyenne 50%. Mais certaines années comme 2023, marquée par les feux extrêmes au Canada, on peut perdre brutalement énormément de carbone."
Philippe Ciais, spécialiste du carboneà franceinfo
"Ce qu'on veut analyser, poursuit-il, c'est le risque, au fur et à mesure que le changement climatique progresse, d'avoir une perte de moins en moins contrôlable du carbone par l'océan, la végétation et les sols."
Satellites et intelligence artificielle
Concrètement, une vingtaine de chercheurs vont se pencher sur l’effet des feux extrêmes, des sécheresses, du réchauffement des sols et des glaces, et sur le fonctionnement des océans. Le consortium va utiliser des satellites, et traiter 100 millions d’images tirées des océans. Les scientifiques comptent aussi se servir de l’intelligence artificielle.
"Cela va permettre d'avoir des modèles de climat plus réalistes, et donc une meilleure confiance dans les prédictions pour le futur. "
Philippe Ciais, spécialiste du carboneà franceinfo
Il existe une quarantaine de modèles du climat dans le monde. La France en possède deux. Les résultats de Calipso serviront à compléter celui de l’Institut Pierre Simon Laplace.
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