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Réchauffement climatique : les études d'attribution, une discipline scientifique qui se développe et permet "la vulgarisation du changement climatique"

Les études d'attribution cherchent le lien entre le réchauffement climatique et un événement extrême précis. Elles s'imposent peu à peu dans le monde scientifique.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Ecran affichant en temps réel la vague de chaleur sur l'Europe, au centre Météo-France de Toulouse, août 2023. (PATRICK BATARD / HANS LUCAS / AFP)

Vous les avez sans doute vues passer ces derniers jours, à propos des incendies au Canada ou de la canicule qui sévit en ce moment en France : ce sont les études d’attribution. Leur objectif est de chercher le lien entre le réchauffement climatique et un événement extrême.

C’est une science reconnue qui se fait presque en temps réel depuis huit ans environ. La première date de 2004, elle avait ciblé la canicule exceptionnelle de l’année d’avant. Depuis, la discipline a pris de l’importance. Elle a été portée par la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes.

>> Climat : une étude du CNRS confirme que le réchauffement climatique est directement responsable de la sécheresse 

Ce que cherchent les scientifiques c’est le lien entre une inondation, une canicule ou un incendie d'une part et le réchauffement climatique provoqué par les activités humaines d'autre part. 

Des études qui permettraient une prise de conscience

"On regarde généralement deux critères : dans quelle mesure l'intensité de l'événement comme le niveau des températures par exemple, a été augmentée par l'influence humaine sur le climat, explique Aurélien Ribes, chercheur pour Météo-France au centre National de recherche Météorologique. Ensuite, il y a un point de vue en termes de probabilité d'occurrence, donc de fréquence de l'événement. De combien à nouveau le changement climatique a-t-il augmenté la probabilité de survenue d'une vague de chaleur, par exemple, aussi intense que celle qui a été observée ? C'est valable aussi pour d'autres types d'événement comme les précipitations extrêmes".

Aujourd’hui, plusieurs institutions travaillent sur ces études d’attribution. Le World Weather Attribution au Royaume-Uni a publié 50 études en huit ans d’existence. En France, Météo-France et l’Institut Pierre Simon Laplace en réalisent également.

Elles pourraient permettre aux scientifiques d’être plus actifs dans la lutte contre le changement climatique. Pendant des années, ils ont alerté sans grand effet sur la catastrophe à venir. Avec ces études, ils ont potentiellement un impact plus fort explique Aurélien Ribes : "L'idée, c'est de montrer aux gens ce que signifie le changement climatique au moment où ils en subissent quelque part une partie des conséquences les plus marquantes".

"Cela permet d'aider à la prise de conscience sur ce que signifient quelques degrés de plus pour notre climat". 

Aurélien Ribes, chercheur

à franceinfo

Selon Aglaé Jézéquel, climatologue au laboratoire de météorologie dynamique, "il y a plusieurs potentiels d'utilité à l'attribution des événements extrêmes. Une qui est de faire de la vulgarisation du changement climatique. Ensuite, il y a la question de l'utilité juridique. Et enfin, il y a les questions des pertes et préjudices dans le cadre des négociations".
Dans le monde scientifique, un débat est en cours sur l’utilisation de ces études.

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