Cet article date de plus d'un an.

En 2022, les catastrophes naturelles et climatiques ont fait quelque 11 000 morts et causé 270 milliards de dollars de pertes

Dans sa dernière estimation, le réassureur allemand Munich Re relève que le réchauffement climatique causé par les activités humaines accentue la violence et la fréquence des évènements extrêmes.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des bateaux détruits dans un port de plaisance, à Fort Myers, en Floride (Etats-Unis), après le passage de l'ouragan Ian, le 29 septembre 2022. (GIORGIO VIERA / AFP)

Les pertes matérielles ont été moindres qu'en 2021, mais les pertes humaines, elles, ont augmenté. Les catastrophes naturelles ont causé 270 milliards de dollars en 2022, contre 320 milliards l'année précédente, selon une estimation publiée mardi 10 janvier par le réassurreur allemand Munich Re (lien en anglais). Ces catastrophes naturelles, dont beaucoup - comme l'ouragan Ian ou les inondations au Pakistan - ont été amplifiées par le réchauffement climatique d'origine humaine, ont fait l'an dernier quelque 11 000 morts dans le monde, après 9 320 en 2021, selon le groupe. 

Les pertes assurées sont elles restées stables, à 120 milliards de dollars, toujours selon le bilan de Munich Re. Comme 2021, 2022 est ainsi le bilan le plus cher de l'histoire après 2017 (146 milliards de dollars), estime le réassureur.

La part assurée des sinistres apparaît nettement plus élevée que les années passées, avec une moyenne de 97 milliards de dollars calculée entre 2017 et 2021.

Le rôle croissant du changement climatique 

"L'impact du changement climatique pèse de plus en plus lourd", a réagi Thomas Blunck, membre du conseil d'administration de Munich Re. "Les chiffres des catastrophes naturelles de 2022 sont marqués par des événements qui, selon les dernières études, deviennent plus intenses ou se produisent plus fréquemment. Dans certains cas, on observe ces deux tendances", poursuit-il.  

Dans le premier volet de son dernier rapport, publié en 2021, les experts du Giec soulignaient ainsi que "les preuves qui montrent du changement dans des extrêmes comme les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux (...) ont été renforcées depuis" le dernier rapport de 2014. "Chaque 0,5°C additionnel cause, de manière bien visible, une intensification et une augmentation de la fréquence des extrêmes chaleurs (...), des fortes précipitations tout comme des sécheresses."

Des inégalités entre Nord et Sud 

L'ouragan Ian, qui a frappé la côte ouest de la Floride fin septembre et a balayé l'est de l'Amérique du Nord, est le deuxième ouragan le plus coûteux de l'histoire, derrière l'ouragan Katrina qui avait dévasté la Louisiane en 2005 : le bilan des pertes s'établit à environ 100 milliards de dollars, dont environ 60 milliards de dollars étaient assurés. 

Les inondations dans le sud-est de l'Australie en février et mars ont quant à elles coûté quatre milliards de dollars aux assureurs, sur un total d'environ 6,6 milliards de dollars de pertes, poursuit Munich Re. En Europe, la sécheresse a causé des dommages indirects difficiles à chiffrer, pendant qu'en France et en Espagne de violentes tempêtes de grêle ont elles causé des milliards de dégâts.

Le plus lourd bilan en pertes humaines revient aux inondations résultant des très fortes pluies de mousson au Pakistan, qui ont fait plus de 1 700 victimes. Les dommages directs ont eux été estimés à au moins 15 milliards de dollars, pour l'essentiel pas assurés. "Les catastrophes naturelles touchent particulièrement durement la population des pays les plus pauvres", s'est alarmé Thomas Blunck dans ce bilan annuel. "La prévention et la protection financière, par exemple sous la forme d'assurances, doivent être élevés au rang de priorités", a-t-il poursuivi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.