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Inondations au Pakistan : le changement climatique pose la question de "l'habitabilité de la planète", alerte un rapporteur du GIEC

Le Pakistan connaît depuis plusieurs mois des inondations historiques et meurtrières. Plus de 50 millions d'habitants se retrouvent déplacés après ces événements climatiques extrêmes. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une vue aérienne d'un quartier résidentiel inondé dans la région de Jaffarabad au sud du Pakistan, le 30 août 2022. (FIDA HUSSAIN / AFP)

Face aux inondations historiques que connaît le Pakistan, "la grande question que nous pose le changement climatique, c'est celle de l'habitabilité de la planète" alerte ce mardi sur franceinfo François Gemenne, rapporteur du GIEC, spécialiste des migrations environnementales, professeur à Sciences Po et à l’université de Liège.

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"Où allons-nous pouvoir habiter ?", poursuit François Gemenne, "aujourd'hui, à-peu-près toutes les régions du monde le sont. Vraisemblablement ça ne sera pas le cas demain, soit parce que les régions seront inondées, soit parce qu'il fera trop chaud, soit parce que toute forme d'agriculture y sera impossible."

50 millions de déplacés après ces inondations

Les inondations au Pakistan ont déjà fait 50 millions de déplacés, "c'est à-peu-près un quart de la population" du pays. Une situation inédite, insiste le rapporteur du Giec, puisqu'en 2010, "année record en terme de nombre de personnes déplacées par des évènements climatiques, on atteignait 38 millions de personnes, pour toute l'année et tous pays confondus." Par ailleurs, une partie du territoire pakistanais est aujourd'hui sous l'eau : l'équivalent de "la moitié du territoire de la France métropolitaine".

Plus largement, cet épisode est "d'une certaine manière" un indicateur de ce qui nous attend dans les prochaines années, pointe François Gemenne. "On sait que le changement climatique va augmenter la fréquence et l'intensité des évènements extrêmes, sécheresse comme innondations", insiste le chercheur. Aujourd'hui, le changement climatique est l'un des principaux facteurs de migration et de déplacement de population rappelle François Gemenne : "chaque année, ce sont 2 à 3 fois plus de personnes qui sont déplacées par des évènements climatiques extrêmes, que par des violences et des conflits."

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