L'ONU fait le point à l'approche de la COP28 : où en est-on par rapport à l'Accord de Paris ?

Alors que la COP28 s'ouvre dans deux semaines à Dubaï, l'ONU estime dans un rapport rendu public mardi que les engagements pris par les États sont très loin de suffire pour atteindre l'objectif fixé lors de la COP21 à Paris, celui de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Cérémonie d'ouverture de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, le 6 novembre 2022 (photo d'illustration). (DOMINIKA ZARZYCKA / NURPHOTO)

La 28ème Conférence sur le climat, la COP28, débute le 30 novembre à Dubaï. C'est le grand rendez-vous diplomatique pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans un rapport rendu public mardi 14 novembre, soit à deux semaines de cet événement, l'ONU rappelle que les engagements des différents États restent insuffisants.

Ce rapport analyse les stratégies "climat" de tous les États qui ont signé l'Accord de Paris. Il s'agissait d'un accord historique avec un objectif ambitieux : limiter le réchauffement global à 1,5 degré. Les scientifiques ont fait leurs calculs et ils estiment que, pour limiter ce réchauffement à 1,5 degré, il faudrait réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 43% d'ici 2030 par rapport à 2019. Pourtant, selon ce rapport, nous en sommes loin.

Les engagements actuels mènent à une diminution des émissions de seulement 2%, contre 43% promis. C'est insuffisant selon le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell : "Le rapport d'aujourd'hui démontre que l'ensemble des gouvernements ne font que des pas de bébé pour empêcher la crise climatique. Ce rapport montre pourquoi ces gouvernements vont devoir accomplir des progrès audacieux à la COP28, à Dubaï, pour se mettre sur la bonne voie".

"La COP28 doit être un véritable tournant"

Simon Stiell, chef de l'ONU Climat

dans un message vidéo

Malgré tout, ce rapport note une très légère avancée. Les experts de l'ONU ont analysé les engagements des 195 pays signataires de l'Accord de Paris, et notamment les engagements mis à jour d'une vingtaine de pays. Ils permettent en effet de ralentir la hausse des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux engagements des années précédentes.

Certes, chaque fraction de degré compte mais nous sommes "hors-piste", selon l'ONU. "Nous devons restaurer la confiance dans le processus de Paris, ce qui signifie respecter tous les engagements, en particulier en matière financière, le principal catalyseur de l'action climatique. Nous sommes capables de tripler les énergies renouvelables, de doubler l'efficacité énergétique", estime Simon Stiell.

"Il est temps de montrer dès maintenant les énormes avantages d'une action climatique plus audacieuse : plus d'emplois, des salaires plus élevés, moins de pollution et une meilleure santé"

Simon Stiell, chef de l'ONU Climat

dans un message vidéo

Ce rapport est donc aussi destiné à mobiliser toutes les parties prenantes, à quelques jours de cette nouvelle COP. Lundi 13 novembre, une coalition internationale de plus de 100 ONG les appelait à prendre une vraie décision pour sortir des énergies fossiles, et pas un simple engagement.

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