Mégabassines dans le Puy-de-Dôme : "Ce n'est pas en adéquation avec l'état de notre ressource", déplore la Confédération paysanne

Près de 4 000 manifestants participent samedi à une "randonnée festive" contre un projet de construction de deux méga-bassines dans le Puy-de-Dôme.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les manifestants contre les mégabassines se sont retrouvés sur la commune de Vertaizon, dans le Puy-de-Dôme, le 11 mai 2024. (OLIVIER VIDAL / RADIO FRANCE)

"Ce n'est pas en adéquation avec l'état de notre ressource", déplore sur franceinfo Nicolas Fortin, éleveur dans la Vienne et secrétaire national de la Confédération paysanne, alors qu'il participe, samedi 11 mai, à une manifestation contre un projet de construction de deux méga-bassines dans le Puy-de-Dôme.

Près de 4 000 manifestants participent à cette "randonnée festive", selon France Bleu Pays d'Auvergne, dans une "bonne ambiance", loin des images de violences qui ont pu marquer l'opinion après les manifestations de Sainte-Soline en 2023. "C'est une certaine image qu'on a voulu renvoyer, regrette Nicolas Fortin, notre objet, c'est bien de parler du fond du sujet à savoir de la problématique de l'eau, de l'accès à l'eau pour un plus grand nombre de paysans, du partage de l'eau".

"C'est une confiscation de l'eau"

Le syndicat réclame un moratoire sur les projets de construction de ces grandes retenues d'eau, d'un équivalent de 46 terrains de football. "C'est une confiscation, c'est une appropriation de l'eau avec des fonds publics, car on est là sur un projet de deux méga-bassines pour 36 agriculteurs, or il y a bien plus d'agriculteurs que ça dans la plaine de Limagne", dénonce Nicolas Fortin.

La FNSEA, autre syndicat agricole, est favorable au projet et avance comme argument que l'eau revient à son milieu naturel, lors de son utilisation, l'été, sur les champs de maïs notamment. C'est faux, selon l'éleveur de la Vienne. Pour lui, contrairement à l'utilisation domestique de l'eau potable, l'eau de l'irrigation ne retourne pas dans le milieu naturel, "quand on arrose des terres agricoles, l'essentiel de l'eau repart en évapotranspiration locale, elle part donc en évaporation et dans la transpiration des plantes". Elle est donc perdue et non réutilisable.

"Toutes les études scientifiques disent qu'il y a de moins en moins d'eau disponible", avance le représentant de Confédération paysanne, "donc on estime qu'il faut adapter notre agriculture à la ressource en eau, en amont en priorisant les usages".

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