Réchauffement climatique : sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, l'objectif de 1,5°C "sera bientôt mort", met en garde l'ONU

Selon le document, publié à moins d'un mois de la COP29, les politiques de réduction des émissions mises en place par les pays entraîneraient un réchauffement "catastrophique" de 3,1°C au cours du siècle.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement, donne une conférence de presse à Nairobi (Kenya), le 26 février 2024. (SIMON MAINA / AFP)

"Sans surprise, nous sommes complètement en dehors des clous", a déploré sur X le climatologue Christophe Cassou. Selon un rapport publié jeudi 24 octobre, l'action climatique des Etats doit faire un "bond en avant" dans les prochains mois, sinon l'espoir de maintenir le réchauffement planétaire à moins de 1,5°C "sera bientôt mort", alerte l'ONU, pointant l'absence de progrès significatifs depuis un an. "Nous jouons avec le feu, mais (...) il n'y a plus de temps à perdre", car "partout dans le monde, les populations paient déjà un lourd tribut" pour l'inaction face au réchauffement climatique, a lancé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Selon le nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), publié à moins d'un mois de la COP29 en Azerbaïdjan, les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre mises en place pour l'heure par les pays entraîneraient un réchauffement "catastrophique" de 3,1°C au cours du siècle par rapport à l'ère-préindustrielle. Et même en intégrant toutes les promesses de faire mieux, y compris celles que des pays en développement ont conditionnées à l'obtention d'aides financières ou technologiques, les températures mondiales grimperaient de 2,6°C, avec à la clé une série de "points de bascule" irréversibles : effondrement des calottes glaciaires, élévation incontrôlable des mers et amplification des phénomènes météorologiques extrêmes.

"Nous avons besoin d'une mobilisation mondiale d'une ampleur et d'un rythme jamais vus auparavant, et ce, dès maintenant, ou l'objectif de 1,5°C sera bientôt mort", a averti Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. Pour éviter de dépasser cette limite fixée par l'accord de Paris, les Etats doivent collectivement s'engager à réduire de 42% par rapport à 2019 leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre d'ici 2030, et de 57% d'ici 2035, estime l'ONU.


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