: Reportage "Cette lutte est plus importante que mes études" : nouvelle action des militants écologistes de Just Stop Oil à Londres
Soupe sur des tableaux, vitrines barbouillées... Depuis plus d’un mois, ces jeunes font parler d’eux au Royaume-Uni, avec une action par jour. Ils ne veulent plus de nouvelles exploitations de pétrole et de gaz dans le pays.
Une poignée de militants écologistes, en gilet orange avec une tête de mort, essaie de s’accrocher aux grilles qui marquent l’entrée de Downing street, mardi 1er novembre. La présence policière est importante dans le secteur, à côté de la résidence du Premier ministre, dans le centre de Londres. Très vite, les forces de l’ordre les évacuent, certains sont interpellés.
Aussitôt, d’autres manifestants de Just Stop Oil prennent le relais. Ils s’assoient cette fois sur l’avenue, bloquant la circulation. Là encore, la police prend rapidement le dessus. Sauf pour l’un d’entre eux : assis sur la chaussée, il s'est collé une main sur le bitume. "C’est ma première action. Je n’ai pas envie d’être ici mais nous sommes au bout d’un cycle en termes de manifestations, explique-t-il. Signer des pétitions, participer à des marches… Ça ne sert à rien."
"Les perturbations, c’est tout ce qui nous reste. Je suis installé ici tant que les policiers n’arrivent pas à me décoller."
Un militant de Just Stop Oilà franceinfo
"Point de non-retour"
Certains militants sont embarqués mais la plupart restent là, scandent des slogans, distribuent des tracts. "Nous avons deux ans pour inverser la tendance. C’est ce que disent les scientifiques, pas nous. Si l’on ne fait rien dans les deux prochaines années, les glaciers vont fondre et l’on va en subir les conséquences. Nous allons atteindre le point de non-retour et ce sera la fin de cette nouvelle génération", s'inquiète une enseignante à la retraite.
Molly, une étudiante militante, met toute son énergie dans ces actions : "Ça prend beaucoup de temps de s’impliquer dans ce combat mais, si l’on ne change rien et que le dérèglement climatique se poursuit, ça n’a aucun intérêt d’avoir un diplôme aujourd’hui. Je pense que cette lutte est plus importante que mes études à cet instant."
Mardi 1er novembre, Just Stop Oil annonce l’arrêt de ses actions quotidiennes, pour laisser au gouvernement le temps de lui donner une réponse. Mais le mouvement fixe un ultimatum au vendredi 4 novembre. Sinon, les perturbations reprendront et les militants iront encore plus loin.
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