Energie : "J'allume ma rue", l'éclairage public activé à la demande, intéresse de plus en plus de communes
Grâce à une application et un système de géolocalisation les habitants peuvent décider d'allumer les lampadaires la nuit, pendant 15 minutes. Nous nous sommes rendus en Normandie dans la ville pionnière de cette révolution lumineuse.
En matière d'éclairage public, Pont-de-l’Arche (Eure), en Normandie, est une ville pionnière. La commune de 4 200 habitants totalise 900 points lumineux. C’est une part importante de l’investissement municipal. Alors, il y a six ans, elle a révolutionné le système de fonctionnement en adaptant l'allumage des lampadaires aux déplacements de la population.
"On peut rallumer" une rue
L’homme qui a permis la bascule s’appelle Olivier Bozzetto. Cet habitant de Pont-de-l'Arche, ingénieur de son métier, a conçu un système bon marché qui permet de n‘activer l’éclairage la nuit que lorsque quelqu’un passe à proximité. Le boitier, placé dans les armoires electriques, se met en marche à partir de 23h quand l’éclairage est coupé.
C’est le mariage de l’environnement et du confort de déplacement, explique-t-il : "Ce n'est pas tout ou rien. Une fois qu'on est plongé dans le noir, on peut quand même rallumer. C'est vraiment une alternative."
"On fait des économies pures, mais il n'y a plus de service pour les habitants et les habitants restent acteurs dans leur ville."
Olivier Bozzetto, ingénieur et habitant de Pont-de-l'Archeà franceinfo
Pour que ce principe d'éclairage à la demande fonctionne, il faut s'inscrire sur le site ou l'application dédiés, J'allume ma rue, et enclencher la géolocalisation du téléphone lorsque l'on approche d'une rue plongée dans l'obscurité. L’armoire électrique repère votre téléphone et active plusieurs lampadaires dans votre secteur pendant 15 minutes.
Près de 12 000 euros d'économies
Plus de 8 000 utilisateurs se sont déjà inscrits à Pont-de-l'Arche. "Je m'en sers de temps en temps mais ça ne s'allume pas forcément partout", témoigne une habitante. Seules cinq communes sont équipées de ce système mais elles sont une centaine à s’être renseignées ces six derniers mois.
Le maire de Pont-de-l'Arche, Richard Jacquet, ne voit que des avantages : "Ce n'est plus un sujet qui fait débat. Ce qui est intéressant, c'est que ça n'a pas été utilisé comme un gadget. C'est une économie substantielle : entre 10 000 et 12 000 euros d'économies tous les ans sur l'éclairage public. Et puis des bienfaits pour les espèces avec une chouette effraie qui est venue nicher en plein cœur de la ville l'été dernier. C'est un bon signe pour tout ce qu'on appelle la trame noire et tous les aspects de biodiversité".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.